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 Sujet du message: petites histoires
Message non luPosté: 21 Déc 2005 12:54 
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Un porteur d'eau indien avait deux grandes jarres, suspendues
aux 2 extrémités d'une pièce de bois qui épousait la forme de ses
épaules.

L'une des jarres avait un éclat, et, alors que l'autre jarre
conservait parfaitement toute son eau de source jusqu'à la maison
du maître, l'autre jarre perdait presque la moitié de sa précieuse
cargaison en cours de route.

Cela dura 2 ans, pendant lesquels, chaque jour, le porteur d'eau
ne livrait qu'une jarre et demi d'eau à chacun de ses voyages.

Bien sûr, la jarre parfaite était fière d'elle, puisqu'elle
parvenait à remplir sa fonction du début à la fin sans faille.

Mais la jarre abîmée avait honte de son imperfection et se
sentait déprimée parce qu'elle ne parvenait à accomplir que la
moitié de ce dont elle était censée être capable.

Au bout de 2 ans de ce qu'elle considérait comme un échec
permanent, la jarre endommagée s'adressa au porteur d'eau,
au moment où celui-ci la remplissait à la source.

"Je me sens coupable, et je te prie de m'excuser."

"Pourquoi ?" demanda le porteur d'eau. "De quoi as-tu honte ?"

"Je n'ai réussi qu'à porter la moitié de ma cargaison d'eau
à notre maître, pendant ces 2 ans, à cause de cet éclat qui
fait fuire l'eau. Par ma faute, tu fais tous ces efforts, et,
à la fin, tu ne livres à notre maître que la moitié de l'eau.
Tu n'obtiens pas la reconnaissance complète de tes efforts",
lui dit la jarre abîmée.

Le porteur d'eau fut touché par cette confession, et, plein
de compassion, répondit: "Pemndant que nous retournons à
la maison du maître, je veux que tu regardes les fleurs
magnifiques qu'il y a au bord du chemin".

Au fur et à mesure de leur montée sur le chemin, au long
de la colline, la vieille jarre vit de magnifiques fleurs
baignées de soleil sur les bords du chemin, et cela lui mit
du baume au coeur. Mais à la fin du parcours, elle se sentait
toujours aussi mal parce qu'elle avait encore perdu la moitié
de son eau.

Le porteur d'eau dit à la jarre "T'es-tu rendu compte qu'il
n'y avait de belles fleurs que de TON côté, et presque aucune
du côté de la jarre parfaite? C'est parce que j'ai toujours su
que tu perdais de l'eau, et j'en ai tiré parti.

J'ai planté des semences de fleurs de ton coté du chemin, et,
chaque jour, tu les as arrosées tout au long du chemin.

Pendant 2 ans, j'ai pu grâce à toi cueillir de magnifiques
fleurs qui ont décoré la table du maître. Sans toi, jamais
je n'aurais pu trouver des fleurs aussi fraîches et gracieuses."

Morale de l'histoire: Nous avons tous des éclats, des blessures,
des défauts. Nous sommes tous des jarres abîmées.

Certains d'entre nous sont diminués par la vieillesse, d'autres
ne brillent pas par leur intelligence, d'autres trop grands, trop
gros ou trop maigres, certains sont chauves, d'autres sont diminués
physiquement, mais ce sont les éclats, les défauts en nous
qui rendent nos vies intéressantes et exaltantes.

Il vaut mieux prendre les autres tels qu'ils sont, et voir ce qu'il
y a de bien et de bon en eux. Il y a beaucoup de positif partout.
Il y a beaucoup de bon en vous,

Ceux qui sont flexibles ont la chance de ne pas pouvoir être
déformés. Souvenez-vous d'apprécier tous les gens si différents
qui peuplent votre vie ! Sans eux, la vie serait bien triste.

Merci d'apprécier amicalement mes imperfections - et, plus
important pour vous - d'apprendre à aimer les vôtres

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 Sujet du message: EQUINOXE
Message non luPosté: 21 Déc 2005 13:55 
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Localisation: Au pays des tielles et du mistral gagnant
Tres belle histoire a la veille de la renaissance des jours
D'ailleur dans l'histoire et l'actualité nous voyons l'illustration de cette morale.

Martin Luther King aurai il eté ce qu'il a ete s'il n'avait pas eu ce que d'autre pensaient la mauvaise couleur de peau ?
Che guevara son asthme
Gandhi ses petits genoux
Sarkozy sa femme
St francois d'assise et Le bouddha gautama leur richesses d'ados
Ma topine claude/camille/michel(e)/andré(e)/dany son coté masculin
Bakounine sa nevrose d'echec
Ali Akga un pistolet ?
Et itou, tous mes defaults ( en anglais dans le texte ) ?

_________________
«Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme c'est la peau.» [ Paul Valéry ]
«Courage is contagious» [ Julian Assange - WikiLeaks ]
«L’homme ne doit pas tenter de dissiper l’ambiguïté de son être mais au contraire accepter de la réaliser.» [ Simone de Beauvoir ]


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 Sujet du message:
Message non luPosté: 22 Déc 2005 22:33 
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Vous rappelez vous de mon anniversaire?
Comme vous le savez tous, la date de mon anniversaire approche. Tous les ans, il y a une grande célébration en mon honneur et je pense que cette année encore cette célébration aura lieu.

Pendant cette période, tout le monde fait du shopping, achète des cadeaux, il y a plein de publicité à la radio et dans les magasins, et tout cela augmente au fur et à mesure que mon anniversaire se rapproche.

C'est vraiment bien de savoir, qu'au moins une fois par an, certaines personnes pensent à moi. Pourtant je remarque que si au début les gens paraissaient comprendre et semblaient reconnaissants de tout ce que j'ai fait pour eux, plus le temps passe, et moins ils semblent se rappeler la raison de cette célébration. Les familles et les amis se rassemblent pour s'amuser, mais ils ne connaissent pas toujours le sens de la fête.

Je me souviens que l'année dernière il y avait un grand banquet à mon honneur. La table de salle à manger était remplie de mets délicieux, de gâteaux, de fruits et de chocolats. La décoration était superbe et il y avait beaucoup de magnifiques cadeaux emballés de manière très spéciale.

Mais vous savez quoi? Je n'étais pas invité... J'étais en théorie l'invité d'honneur, mais personne ne s'est rappelé de moi et ils ne m'ont pas envoyé d'invitation. La fête était en mon honneur, mais quand ce grand jour est arrivé, on m'a laissé dehors, et ils m'ont fermé la porte à la figure... et pourtant moi je voulais être avec eux et partager leur table.

En réalité, je n'étais pas surpris de cela car depuis quelques années, toutes les portes se referment devant moi.

Comme je n'étais pas invité, j'ai décidé de me joindre à la fête sans faire de bruit, sans me faire remarquer. Je me suis mis dans un coin, et j'ai observé. Tout le monde buvait, certains étaient ivres, ils faisaient des farces, riaient à propos de tout. Ils passaient un bon moment. Pour couronner le tout, ce gros bonhomme à la barbe blanche est arrive, vêtu d'une longue robe rouge, et il riait sans arrêt : 'ho ho ho!' Il s'est assit sur le sofa et tous les enfants ont couru autour de lui, criant 'Père Noël! Père Noël!', comme si la fête était en son honneur!

A minuit, tout le monde a commencé à s'embrasser; j'ai ouvert mes bras et j'ai attendu que quelqu'un vienne me serrer dans ses bras et... vous savez quoi... personne n'est venu à moi.

Soudain ils se sont tous mis à s'échanger des cadeaux. Ils les ont ouverts un par un, en grande excitation. Quand tout a été déballé, j''ai regardé pour voir si, peut-être, un cadeau était resté pour moi. Qu'auriez vous ressenti si, le jour de votre anniversaire, tout le monde s'échangeait des cadeaux et que vous n'en receviez aucun ? J'ai enfin compris que je n'étais pas désiré
à cette soirée et je suis parti silencieusement.

Tous les ans ça s'empire. Les gens se rappellent seulement de ce qu'ils boivent et mangent, des cadeaux qu'ils ont reçu, et plus personne ne pense a moi. J'aurais voulu pour la fête de Noël cette année, que vous me laissiez rentrer dans votre vie. J'aurai souhaité que vous vous rappeliez qu'il y a plus de 2000 ans de cela, je suis venu au monde dans le but de donner ma vie
pour vous, et en définitive pour vous sauver. Aujourd'hui je souhaite seulement que vous croyiez à cela de tout votre coeur. Comme nombreux sont ceux qui ne m'ont pas invité à leur fête l'an passé, je vais cette fois organiser ma propre fête et j'espère que vous serez nombreux à me rejoindre.

En guise de réponse positive à mon invitation, envoyez ce message au plus grand nombre de personne que vous connaissez. Je vous en serai éternellement reconnaissant.

Je vous aime très fort !

Jésus

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 Sujet du message:
Message non luPosté: 22 Déc 2005 22:35 
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Bonjour.


Voici une petite histoire pas si étrange que ça. Peut-être devrions-nous y
penser plus sérieusement ?


Monsieur Toutlemonde a commencé sa journée tôt, ayant réglé son cadran (fait
au JAPON) pour 6h00 du matin.

Pendant que sa cafetière (faite en INDONÉSIE) filtrait le café, il s'est
rasé avec son rasoir (fait à HONG-KONG).

Il a ensuite enfilé ses vêtements (faits au BANGLADESH) et mis ses
chaussures (faites à TAIWAN).

Ayant fait cuire son petit-déjeuner dans un poêlon (fait en INDE), il s'est
assis avec sa calculatrice (faite au MEXIQUE) pour calculer ses factures de
carte de crédit.

En consultant sa montre (fabriquée à SINGAPOUR), il a syntonisé sa radio
(faite en CHINE) pour écouter les nouvelles avant de partir.

Puis il embarqua dans sa voiture (fabriquée en CORÉE) pour poursuivre sa
recherche d'emploi, entre deux fermetures d'usine (au Canada).

À la fin d'une autre journée décourageante, il se verse un verre de vin
d'une de ses bouteilles (importées du CHILI et d'AUSTRALIE), met ses
sandales (fabriquées au BRÉSIL) et allume son téléviseur (assemblé au
MEXIQUE) tout en pensant à ce qu'il a acheté chez WAL-MART.

Buvant son vin, il se demande pourquoi il n'arrive pas à trouver un bon job
payant ici, au Canada.


SI VOUS VOYEZ L'IMPORTANCE...SVP FAIRE SUIVRE ! Merci.




Bonne journée!

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 Sujet du message: CONTE DE NOEL
Message non luPosté: 26 Déc 2005 16:43 
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Conte de Noël


Julien, était trempé. Il n'avait pas plu mais l'humidité du soir l'avait surpris, détrempant son jeans et son blouson. C'était trop tard pour essayer d'aller rejoindre des points où on pourrait distribuer la soupe. Il avait aussi honte de lui.

- Je suis un raté, c'est tout, un complet raté.

Il avait fait comme des tas d'autres jeunes de son âge, c'est à dire pas grand chose à part des conneries les unes derrière les autres. Pourquoi faire des études ? Cela ne menait à rien. En fait, le monde semblait se partager en quatre catégories.

- Ceux qui avaient tout, sans rien foutre ou presque.
- Ceux qui travaillaient comme des esclaves, quelque part
- Ceux chômaient avec des diplômes.
- Ceux qui chômaient sans diplômes.

Il ne savait plus où il était exactement. La neige s'était mise à tomber, alors ils s'étaient abrité sous l'auvent d'une espèce d'ancienne salle de sport, dont on avait soudé les portes en fer et les volets pour éviter qu'elle ne serve de squat.

- Il y a bien un squat quelque part, ici, se dit-il.

Il y a toujours des squats dans des quartiers aussi pourris. Il lança un coup d'oeil circulaire mais ne vit rien qui puisse lui permettre de s'orienter. Eh puis la neige tombait de plus en plus dru. Il savait que s'il quittait son abri il serait complètement trempé. La neige atténuait la dureté de tous les objets, de tous les décors. Tout semblait feutré, accueillant. Elle recouvrait les immondices qui traînaieent, masquait les carcasses des voitures incendiées et rouillées. Tout devenait beau, pur, comme dans une carte postale montrant une station de sports d'hiver. Mais Julien savait que cette douceur n'était qu'une apparence. Il prit ses dispositions pour la nuit. Sous l'auvent il traîna plusieurs grandes poubelles en plastique dont il explora les contenus. Les vendeurs de fringues d'une zone marchande voisine, à cette heure-ci fermée et rendue inaccessibles par des fortes grilles, y avaient entassé des tas de cartons. Il y avait aussi de la ficelle. Une aubaine pour qui veut se protéger du froid. Julien commença à se contruire un "igloo". Il mit des tas de couches de carton plié à même le sol pour mieux s'isoler du froid. Avec la ficelle et en s'aidant de son couteau il lia des plaques de carton les unes aux autres jusqu'à en faire une sorte d'abri. Il ne faisait pas très froid parce qu'il n'y avait pas de vent du tout.

Le décor devint de plus en plus flou. Au bord de l'auvent la neige se mit à monter, centimètre par centimètre. Au loin on ne voyait plus que les halos des lumières jaunâtres des fenêtres derrière lesquelles des gens devaient s'apprêter pour la soirée de Noël.

- Mais que fait donc le Père Noël ? lâcha Julien à voix haute.

Bien qu'il s'en défende, en cette soirée très particulière il redevenait malgré lui un très jeune enfant et sentit soudain monter en lui une envie de pleurer, qu'il s'empressa de réprimer.

- Chiale pas, Ducon, ici il n'y a personne pour te voir ou t'entendre. T'es tout seul avec ta pomme.

Il avait laissé tomber ceux de la bande qui avaient décidé d'écumer cette banlieue dans la voiture de l'un d'eux. A l'arrière il y avait les "lanceurs", porteurs de pavés, ou de parpaings ramassés dans des chantiers, qu'ils utilisaient pour défoncer les vitrines des magasins en vue pillage, étant prêts à balancer leurs charges par les portières si d'aventure ils voyaient arriver une voiture de poulets.

Julien avait préféré rester seul, ce soir-là.

- Laissez-moi n'importe où. Là, au carrefour, ça ira.
- Mais t'es con ! Ce soir, ils sont tous occupés. On peut se faire de la thune en cassant un magasin.
- Non, laissez-moi là.
- T'es naze, lança Ahmed, il n'y a rien à ce carrefour, même pas un métro. Ca va te mener où ?
- Aucune importance, je ne vais nulle part alors, je suis arrivé.

Ils l'avaient laissé là et étaient repartis dans un crissement de pneus, dérapant en conducteurs malhabiles sur la chaussée mouillée.

Julien avait sorti son sac de couchage puant de son sac, son seul trésor. Il s'y peletona et ramena sur son corps le maximum de papiers d'emballage au point de disparaître presque complètement. Même avec le ventre vide il finirait par dormir. Il avait ménagé une sorte de porte dans l'igloo en l'armant avec le fil de fer de cintres récupérés dans les cartons. Bizarrement, la neige s'arrêta de tomber, presque d'un coup. En face, entre deux immeubles dont les volets avaent été tirés on voyait un grand bout de ciel. On apercevait même les étoiles.

- Chacun est censé avoir sa bonne étoile, pensa Julien. Je me demande où est la mienne. Ca doit être des conneries, tout ça. Pareil pour les voeux. Quant à mon ange gardien, il est sûrement mort...

Il songea à des masses de contes de Noël où il avait vu des pauvres hères faire des voeux qui, bien entendu, étaient exaucés au matin.

- Un voeu ? Mais quel voeu ? Gagner au loto, par exemple....

Mais il aurait fallu prendre un billet. Julien se dit que dans ces appartement crades qu'il voyait en face il devait y avoir des masses de branques qui avaient acheté leur tiquet pour la fortune et qui devaient attendre comme des cons devant leur télé.

- Un voeu ? Avoir un job sympa, qui me laisse libre, où je ne sois pas l'esclave de quelqu'un.

Il se surprit à prononcer cette phrase à voix haute, juste avant de s'endormir. En face de lui une des étoiles d'une lointaine constellation émit un flash bref.

Il dormit confortablement, malgré tout. C'est le soleil matinal qui, pénétrant par la porte de son abri, le réveilla. Il sortit de son sac, enfila ses baskets et rampa à l'extérieur. La lumière se réfléchissait sur les cristaux de neige à l'infini. Le ciel était d'un bleu très clair, un vrai bleu d'hiver. C'est alors qu'il vit cette étrange poussette, peinte en rose, décorée d'étoiles violettes.

- Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

Sous l'auvent, à côté de lui, trônait une poussette un peu hors d'âge, effectivement peinte en rose et décorées d'étoiles de couleur violette, peintes au pochoir. Elle contenait différents objets. Il en fit le décompte.

- Un sac de plâtre, une vieille couverture, un pot de vaseline, du carton souple, une casserole, une scie égoïne, un rouleau de ruban adhésif toilé, un petit rouleau de fil de fer galvanisé et des pinces coupantes, un rouleau de gaze, des serviettes en papier, un paquet de coton, et des pailles de gros diamètre et une couteau en inox.

Il haussa les paules.

- Et je fais quoi avec ça, une bombe atomique ?

Au fond de la poussette il y avait un gros morceau de cake, enveloppé dans du papier alu et une envelope rose. Une main malhabile avait écrit dessus :

Un job pour Jullien

- Mon nom, ça prend un seul "L" eh, banane ! .

Mais qui avait pu poser là cet objet insolite, et comment ? Il n'y avait pas de traces de pas dans la neige fraiche, ni de trace de roulage.

- Cette poussette, elle est pas arrivée toute seule, quand même ?

Le cake était bon, du fait maison. Ca descendait bien. Avec un chocolat chaud, ça aurait été parfait. Julien ouvrit son canif et décacheta l'envelope. Elle contenait une suite de dessins malhabiles, numérotés. Il les examina avec attention. Les objets figurant sur les dessins étaient repérés avec des flèches. Il y avait "plâtre", "vaseline", "pailles". Ca ressemblait à un mode d'emploi.

Ayant l'impression d'avoir à peu près compris, Julien se dirigea vers la train de banlieue le plus proche. Les gens le regardèrent avec l'air narquois.

- Eh, mec, il n'a pas l'air très vivant, ton même, lança un black en désignant le sac de plâtre étendu dans la poussette.

Julien changea plusieurs fois, descendant et montant parfois avec difficulté les escaliers avec son chargement. Visiblement, les transports en commun n'avaient pas été étudiés pour les gars se déplaçant avec des poussettes, surtout aussi lourdement chargées.

- Kremlin-Bicètre, j'y suis.

Il pénétra dans une cour triste, mit ses mains en porte-voix.

- Esméralda, Esméralda !

Une belle brune apparut à une fenêtre du dernier étage.

- Ah, c'est toi, je descend !

Il entendit son pas résonner dans l'escalier de béton. Il y avait longtemps que les ascenseurs étaient hors d'usage dans cet immeuble. Elle se serra contre lui.

- Je suis contente de te voir. Mais tu as l'air tout bizarre, tout songeur. Tu as passé la Noël où ?
- Tu peux venir avec moi dans le hangar à vélos ?
- Hé, tu ne vas pas me flirter là-dedans, c'est dégeulasse, ce coin.
- Oui, mais c'est tranquille.
- Qu'est-ce que tu veux, fumer des trucs ? Tu sais bien que moi, je n'aime pas ça. Si c'est ça, vas le faire tout seul.
- Non, j'ai besoin de toi.
- Pourquoi faire ?
- Je voudrais faire ton double.
- Mon double ? T'as fumé de la moquette, ou quoi ?
- Ecoute, Esméralda, est-ce que tu peux me faire confiance, aveuglément, pour une fois, et ne pas poser de questions.
- En général, tu n'est pas le genre de gars à raconter des conneries. Alors, avec toi, je veux bien.

Ils entrèrent dans le garage à vélo avec la poussettes, rose à étoiles violettes. Il était suffisamment éclairé par le soupirail. Julien referma la porte.Esméralda savait qu'il n'était pas le genre de type à faire des conneries. Elle était soudain dévorée par la curiosité.

- Comme ça on sera tranquilles, répéta-t-elle.

Il allongea la vieille couverture sur le sol, bien à plat.

- Allonge-toi dessus.
- Tu ne vas pas me faire l'amour sur ce truc ?
- Rien à voir. Allonge-toi, je te dis. Tu as promis de faire tout ce que je te dirai sans poser de questions.
- Oui ......
- Alors, tu t'allonges, tu fermes les yeux et tu me laisses faire.

Elle tira ses cheveux noirs en arrière. Julien lui passa de la vaseline sur le visage, bien consciencieusement, partout. Il posa deux petits carrés de gaz sur les yeux de la jeune fille, puis bourra ses conduits auditifs de coton.

- Pourquoi tu fais ça ?
- Pour éviter que ça te rentre dans les oreilles.
- Ca, quoi ?

Mais Julien n'écoutait pas. Il avait jeté un dernier coup d'oeil aux précieux papiers, prit la bande de carton porteuse d'une échancrure et l'adapta autout de la tête d'Esméralda, comme il était indiqué. Puis il la fixa avec un bout de ruban adhésif.



Il se pencha sur le visage de la jeune fille. On aurait dit une reine égyptienne, prête pour un voyage dans l'éternité.

- Esméralda, tu me fais confiance ?
- Moui, répondit-elle en souriant, passablement perplexe.

Ce coup-là, vraiment, on ne le lui avait jamais fait, pensa-t-elle.

Il pensa qu'elle avait des fossettes adorables. Il lui mit dans les narines des pailles et du coton imbibé de vaseline, s'acquita de cette opération avec le plus grand soin en vérifiant l'étanchéité de son montage. Puis il fit reposer les deux pailles sur le couteau posé à plat sur cette espèce de boite.



- Comme ça, t'arrives à respirer sans la bouche ?
- Pas de problème, mais qu'est-ce que tu expérimentes, un nouveau scaphandre ?
- Non, il y en a pour dix minutes. Bouge pas, je reviens.

Elle l'entendit tirer de l'eau dans le couloir, dans la vieille casserole en alu qui faisait partie de son équipement. Il mit alors dans l'eau des poignées de plâtre, en continuant de regarder les feuilles posées à plat sur le sol. Penché sur sa casserole il avait l'air d'un alchimiste.

- Jusqu'à ce que ça ressemble à du Gervita.......

Le mélange avait l'air bon. Avec une forte densité de plâtre, la prise serait rapide. Il se pencha vers elle.

- Maintenant, tu fermes la bouche, tu fermes bien les yeux, tu respires par les pailles et tu ne bouges pas pendant dix minutes.

Elle fit "oui" de la tête". Son visage disparut sur une épaisse crèmes onctueuse et blanche. Il n'y avait plus qu'à attendre. Il lui prit la main. En assez peu de temps la surface du plâtre devint solide. Julien avait lu qu'il ne serait pas nécessaire d'attendre que ça soit complètement dur pour démouler. Il se mit face à la jeune fille, attrappa le carton à deux mains et tira. Tout vint très facilement.

Il lui passa le rouleau de sopalin pour qu'elle essuie la vaseline de son visage. Elle sortit le coton qui était dans ses oreilles.

- C'est quoi, ce truc ?

Il désigna le bloc de plâtre, posé sur le sol.

- Ca, c'est toi.
- Ouais, t'a fait un moulage.

On voyait effectivement les formes en creux du visage de la jeune fille, ses yeux, ses sourcils, sa bouche, très finement dessinés.

- Incroyable ! On voit même les pores de la peau. Ce suppose qu'ensuite tu voudra te servir de cela comme moule. Mais comment t'y prendras-tu pour extraire le visage en plein ?
- Ca, c'est un secret.
- Ah, si c'est un secret ....
- En attendant, il faut que ça durcisse. On va laisser ce truc planqué dans ta chambre quelques heures.
- Si tu veux, on va au cinoche. Avec ma cagnote de Noël j'ai de quoi t'inviter et de te payer une gaufre au sucre.
- C'est le paradis sur Terre !

Dans l'après midi ils revinrent dans la petite chambre occupée par Esméralda, au sixième étage. Julien envoya la main sous le lit et sortit la forme en creux.

- Ca va, le plâtre est bien dur, maintenant.
- Et alors, tu fais quoi ?
- Tiens-moi le moule.

Julien saisit la vieille scie égoïne un peu rouillée et pratiqua quatre traits de scie, comme indiqué sur les dessins du "manuel". Il bourra ensuite ces fentes de vaseline, enduisant au passage l'ensemble du moule. Puis, avant de balancer de nouveau du plâtre il découpa une bout de fil de fer et le plia comme une épingle à cheveux.



- Tiens-le moi comme ça, pendant que je verse.
- C'est quoi ?
- Quand ça sera pris dans le plâtre, ça permettra d'accrocher le moulage au mur.
- Mais comment tu vas démouler ?
- Ca, c'est de la magie !
- Ah si c'est de la magie....

Il fallu attendre encore plusieurs heures pour que le plâtre soit suffisamment sec. Tard dans la soirée Julien sortit le couteau en inox.

- Eh maintenant, ça va être la minute de vérité. On verra si le grimoire disait vrai.
- Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu ne vas quand même pas gratter toute la couche de plâtre ?

Julien enfila la lame du couteau dans la fente crée par la lame de scie, puis il opéra un mouvement de rotation. Le plâtre cassa net dans la partie centrale du moule.



- Oh, merde, c'est géant, ce truc !

Le quart du moule avait été dégagé. Esméralda voyait émerger son menton, la moitié de sa bouche et le bas de sa joue. Julien réédita l'opération et en quelques secondes le moulage complet avait été dégagé.

- Ca me ressemble vachement.
- Bien sûr, eh, banane, c'est toi ! ....

Vivement, Julien décrocha un chromo qui ornait la chambre d'Esméralda. Une seconde après le moulage trônait, suspendu au mur.

- Ca en jette.

Dans les jours qui suivirent Julien et Esméralda avaient moulé tous les gens de l'immeuble, parfois par familles entières. Les billets s'entassèrent dans le petite portefeuille de cuir fauve de la jeune fille.

- Julien, c'est la fortune, ce truc. Le plâtre, la vaseline, ça ne coûte rien. C'est presque tout bénef et ça amuse beaucoup les gens.

Ils découvrirent qu'en ré-assemblant les quatre fragments du moule et en les faisant tenir ensemble avec du ruban adhésif ils pouvaient réaliser d'autres moulages, à l'identique. Non seulement les gens se firent mouler, mais ils se mirent en tête d'offrir le moulage de leurs trombine à leurs amis et famille.

Un mois plus tard, Julien et Esméralda avaient gagné assez de thunes pour s'acheter une caisse d'occase, une petit camionnette qu'ils aménagèrent pour pouvoir dormir dedans. Les amis et la famille vinrent leur dire adieu. Avec des gestes mesurés, ils prirent place dans le véhicule, comme un couple d'astronautes prêts à s'embarquer pour une Lune de miel.

Puis la camionnette rose, décorée avec des étoiles violettes disparut à l'horizon.


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