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Et on ne sait même pas si Alizee l'a eu son bac 2012...

Je vais me rattraper:

Chez les scientiques:

-"Peut-on agir moralement sans s'intéresser à la politique?"

Autrement dit (je raccourcis et schématise): est-il moral de ne pas agir pour le bien commun ? C'est défendable, mais à mon avis hors de portée des élèves.

-"Le travail permet-il de prendre conscience de soi?" . Je ne vais pas traiter le sujet, mais à titre anecdoctique ça m'amuse de penser que la bourgeoisie révolutionnaire qui a développé une véritable idéologie du travail au XIX° siècle, pire encore que l'idéologie du travail selon l'Eglise, a certainement été horrifée de constater que le monde ouvrier a produit de nombreux penseurs, notamment sociaux et philosophes, dans les temps préindustriels, sans doute parce que le travail au sens manufacturier et artisanal du terme permettait cette prise de conscience. Il a fallu attendre l'industrialisation et l'abrutissant travail à la chaîne pour se débarrasser de ces gêneurs. je pense que la plupart ont dû prendre ce sujet, qui ne demandait pas trop d'efforts et qui était dans les cordes de tous ceux qui ont appris à réfléchir au cours de l'année.

-A partir d'un texte d'Henri Bergson, tiré de son ouvrage "La pensée et le mouvant", répondre à la question suivante: "Qu'est-ce qu'un jugement vrai?"
Exemple type du truc casse-gueules, surtout avec Bergson en arrière-plan

Chez les littéraires:

- Le langage n'est-il qu'un outil ?
Bon, thème classique, sans surprises; demandait juste un cours bien appris et des connaissances qu'on peut acquérir par la curiosité.

- La science se limite-t-elle à constater les faits?
Pas de grosse surprise non plus, pas trop difficile...

- Analyse du texte de Descartes, Lettre à Elizabeth, 1645
Descartes est difficile à lire pour les lycéens d'aujourd'hui, qui ne savent plus ni lire ni écrire ni comprendre le français. Et puis encore faut-il avoir une bonne connaissance de Descartes et de son oeuvre...

Chez les Economiques et sociaux:

- Que devons-nous à l'État ?

Plus compliqué qu'il n'y paraît, surtout pour éviter les clichés et opinions toutes faites... Mais susceptible de beaux développements avec de la réflexion.

- Interprète-t-on à défaut de connaître ?

Extrêmement intéressant (au moins pour moi), mais très difficile.

- Analyse du texte d'Anselme, De la concorde (XIIème siècle)
Alors là, je ne connais pas... donc...

Je trouve que les littéraires ont été gâtés les scientifiques un peu coincés et les ES mis à rude épreuve.

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Dite Michelle de Nulle Part

Cette logique enseignante.... débectante au possible. On peut d'ailleurs en apprécier les résultats aujourd'hui. Where is Montaigne ?

Tu peux shématiser à tout va Michele Anne, la prise de conscience elle est où chez toi ?

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Cheyenne, nous sommes sans doute bien d'accord sur le fait qu'en classe de philosophie on fait tout sauf de la philosophie. Et c'est bien entendu également vrai pour la Fac de philo, et également pour les profs de philo. Tout ça tourne plus autour de l'histoire de la philosophie (et bien entendu, il y a des trous, on ne dévoile de la philosophie que ce qu'on veut bien en dire et qui peut coller avec l'utilité scolaire voire l'utilité sociale de cette matière). Voilà donc pourquoi Montaigne, par exemple et puisque tu parles de lui, ne saurait guère être en faveur, surtout en ces temps collectifs, lui qui a appris à réfléchir tout seul (car on a beau "limer sa cervelle à celle d'autrui", il faut en avoir l'idée, et ça ça se prépare en solitaire).

Tu m'interpelles sur la prise de conscience... Les sociologues ont démontré que le phénomène de "la prise de conscience" était un leurre au moins au niveau collectif. Je ne suis pas loin de penser qu'il en est de même au niveau de l'individu et donc de moi-même. Je ne crois pas, comme certains, que la conscience puisse tout connaître d'elle-même, surtout que dans une large mesure elle est fabriquée par l'environnement socio-culturel même dans les goputs et aversions et parfois jusque dans les perceptions. Ma prise de conscience elle se situe d'abord dans la révélation de cela et ensuite dans le fait de vouloir éliminer ou au moins remettre en question toutes les couches qu'on a déposées sur moi et qui sont censées me constituer. J'espère seulement qu'il y aura quelque chose, une sorte de noyau dur sous toutes ces couches, car ce serait évidemment terrible (mais pas inconcevable) de constater que la recherche de soi-même ne conduit qu'à du vide...

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Dite Michelle de Nulle Part

Je comprends bien ce que tu cherches à me dire, je le respecte et en apprécie la teneur.
Tu es une personne de qualité, j'imagine, comme tant d'entre nous.
Pour Montaigne je voulais mettre l'accent sur le côté ludique de l'enseignement, mais je l'ai déjà dit ici.
Oui, on a beau limer sa cervelle à autrui, c'est aussi ce que je voulais dire.

Pour le leurre collectif il est béant. J'imagine également que tu en as conscience.

Ça, pour se préparer en solitaire(s), nous sommes bien d'accord.

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A condition que le vide existe.

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