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Credit: Marie-Pierre Pruvot

Bambi que j'admire beaucoup eu un parcours remarquable a une époque ou la transition n’était pas expliquée sur internet.
A l’époque ou nous étions amalgamé(e)s avec ce qui n’était pas nous.
A l’époque ou aucun président ne disait vouloir protéger les LGBTI et où même aucun mot ne définissait vraiment ce que nous sommes.
Je pense qu'on ne fait rien de bon dans sa vie sans courage ou pragmatisme et Marie-Pierre Pruvot à eu les deux, pour finalement devenir ce qu'elle était et réussir sa vie de femme.

Bambi c'est aussi l'une de celles qui nous a rendu nos propres transitions plus simple et facile

Lors de nos aides en ligne, il m'arrive de parler de Mme Pruvott quand certaines appelantes font la liste de tous les obstacles infranchissable a une transition dans la France de 2022.
Ou quand des correspondant(e)s nous disent vouloir changer de sexe mais pas vraiment car elles ne sont pas partisanes de succomber aux archétypes de la société patriarcale en embuscade a tous les coins de rue... Qu'elles veulent bien penser à l’opération mais qu'en fait elles sont no gender



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De Jean-Pierre à Bambi

Bambi naît à Isser, en Algérie, sous le nom de Jean-Pierre, qu'elle déteste depuis toujours. Ce prénom ne lui correspond pas. “Je ne me souviens pas quand est née la conscience d’être une petite fille, mais je ne me souviens pas d’autre chose.” Elle veut porter les robes de sa sœur, coudre et tricoter avec les femmes de sa famille, et avoir une toute autre apparence. “Les garçons à l’école étaient très gentils avec moi, mais je n’étais pas comme eux.”, se souvient-t-elle. Si elle est préservée des moqueries à l’école, quelques adultes lui font des remarques, sans aller jusqu’à la brutaliser, précise-t-elle. Mais Bambi fait mine de ne pas entendre. Cette capacité à prendre son mal en patience, “c’était sa force”, selon elle. Elle sait qu’un jour, elle s’en ira vivre sa vie librement.

“Je savais d'instinct que ce que je ressentais n'était pas normal, n'était pas admis et qu'il fallait absolument que je m'enferme dans ma coquille C'était le silence absolu. J'aimais la solitude. Je suis encore aujourd'hui très renfermée : je lis, j'écris, j'ai besoin d'être seule.” Bambi

C’est à dix-huit ans, après une longue attente, que Bambi s’émancipe enfin. Elle fait ses premiers pas à Paris, au cabaret de Madame Arthur à Montmartre. “Je chantais deux chansons : une à onze heures et une à cinq heures du matin !”, s’amuse-t-elle. Elle apprend à se maquiller, à chanter et à danser. Un an plus tard, elle passe au Carrousel, un établissement d’une réputation plus grande encore, et adopte son nom de scène définitif : dorénavant, elle sera Bambi.


De Bambi à Marie-Pierre

Pendant ses années de cabaret, Bambi commence à prendre des oestrogènes, et finit par subir une opération chirurgicale. Elle fait partie des premières en France à effectuer ce qu’on appelle aujourd’hui une “transition”, c’est-à-dire à faire les démarches pour être reconnue de genre féminin, autant de par son apparence physique que sur ses papiers d’identité. En tant que pionnière, Bambi doit faire face aux incertitudes qui la travaillent, et aux remarques de ses collègues qui se travestissent mais “vivent en hommes” le reste du temps.

“L'un ou l'autre de nos camarades criait : les hormonées, elles crèveront dans d'atroces souffrances ! Pour nous faire peur du cancer. On disait que ça donnait le cancer de faire des hormones. Donc c'était difficile, mais enfin, c'était la liberté. Alors, avec ma petite camarade Capucine, on était heureuses.” Bambi

En parlant de liberté, l’année 1968 marque un tournant dans la vie de Bambi. Elle réussit à changer son état-civil pour Marie-Pierre et s’inscrit à l’école par correspondance pour obtenir son bac. A l’âge de trente-trois ans, Bambi se reconvertit, tout en continuant son travail de nuit : elle s’inscrit en lettres à la Sorbonne. Quelques années plus tard, elle rejoint l’Education Nationale.


Continuer à lire https://www.franceculture.fr/emissions/ ... erre/bambi
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«Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme c'est la peau.» [ Paul Valéry ]
«Courage is contagious» [ Julian Assange - WikiLeaks ]
«L’homme ne doit pas tenter de dissiper l’ambiguïté de son être mais au contraire accepter de la réaliser.» [ Simone de Beauvoir ]

c'est vrai qu'aujourd'hui nous sommes impatientes, c'est dans l'air
il fallait l'intelligence d'une pionnière pour crever le plafond de verre

pourtant au début des années 70, dans mon cas, c'était accepté par mes copains d'école, mes copains du jeudi
j'avais vite pris l'habitude, lors de nos promenades en vélo dans les champs et dans les bois, de mettre un collant et une jupe pour pédaler. Et puis ça s'arrêtait la, c'état ma soupape
Je suppose que si j'avais habité à Paris, tout aurait été très différent, où bien simplement si un adulte nous avait vu, j'aurais fini en maison de correction. Ce qui aurait amplifié le syndrome

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Cette force qui nous pousse vers l'infini, il y a peu d'amour avec tellement d'envie

C'est vrai, on est dans l’ère du plats cuisiné industriel et du mac do ou tout devrai être instantané et presse bouton.
J'ai eu la chance de croiser quelques trans de la seconde génération. Ces femmes prenaient des risques et devaient avoir le désir absolu de devenir une femme, chevillé au corps et au cœur.
Plusieurs de mes copines en sont mortes ( cancer du cerveau, infection HIV, dépressions graves ) A l’époque on utilisait des seringues et des hormones au marché noir quelquefois.


Tu a eu de la chance, de mon coté bien plus tard le commun des mortels que je rencontrai ne connaissaient même pas les mots définissant " la chose"
le seul connu par la plupart des gens c’était travesti ou pire

Heureuse de t'avoir parmi nous, l’expérience de l"avant" peut servir celles qui sont au milieu du gué dans l"aujourd'hui"

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