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Les Standards de soins des troubles de l'identité de genre, version six
Standards of Care for Gender Identity Disorders, Sixth Version
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Les Standards de soins des troubles de l'identité de genre, version six


I. Concepts préliminaires

L'objectif des standards de soins.
Le principal objectif des Standards De Soins (SDS) est d'assurer la cohérence du consensus professionnel de cette organisation internationale concernant la prise en charge psychiatrique, psychologique, médicale et chirurgicale des troubles de l'identité de genre. Les professionnels peuvent utiliser ce document pour comprendre les paramètres dans les limites desquels ils peuvent offrir assistance à ceux/celles avec ces problèmes. Les personnes présentant des troubles de l'identité de genre, leur famille, et les institutions sociales peuvent utiliser les SDS pour comprendre la pensée actuelle des professionnels. Tous les lecteurs devraient être informés des limites du savoir ainsi que des espoirs quant à la levée dans le futur des incertitudes cliniques par la recherche scientifique.

L'objectif primordial du traitement.
L'objectif général psychothérapeutique, endocrinologique ou chirurgical pour personnes présentant des troubles de l'identité de genre est d'obtenir un confort durable entre le soi et le genre afin de maximiser le bien être psychologique général et l'épanouissement personnel.

Les standards de soins sont des principes cliniques.
Les SDS sont destinés à donner des orientations souples pour le traitement des personnes atteintes de troubles de l'identité de genre. Quand des conditions d'admissibilité sont définies, elles sont comprises comme des conditions minima. Les professionnels à titre individuel et les programmes organisés peuvent les modifier. Des dérogations cliniques à ces principes peuvent apparaître à cause de la situation anatomique, sociale ou psychologique unique d'un patient, de la méthode évolutive du traitement d'une situation commune par un professionnel expérimenté ou d'un protocole de recherche. Ces dérogations devraient être reconnues comme telles, expliquées au patient, et faire l'objet d'une documentation suffisante, non seulement pour la protection juridique mais aussi pour que les résultats à court et long terme puissent être reconsidéré ultérieurement, ceci afin d'aider le domaine à évoluer.

(...)


II. Considérations épidémiologiques

(...)

Histoire naturelle des troubles de l'identité de genre.
Idéalement, les données prospectives sur l'histoire naturelle des difficultés de l'identité de genres devraient éclairer toutes les décisions de traitement. Elles manquent, excepté pour la démonstration que, sans thérapie, la plupart des garçons et des filles surmontent leur souhait de changer de sexe et de genre. Dès que le diagnostic de TIG est posé, l'approche thérapeutique comprend trois éléments ou phases (parfois appelées thérapie triadique): une expérience de vie réelle dans le rôle désiré, hormones du genre désiré et chirurgie pour modifier l'appareil génital et les autres caractéristiques sexuelles. Cinq observations moins étayées scientifiquement empêchent les cliniciens de prescrire la thérapie triadique basée sur le seul diagnostic:
1) des personnes soigneusement diagnostiquées changent spontanément leurs aspirations;
2) d'autres font des compromis les mettant plus à l'aise avec leur identité de genre sans traitement médical;
3) d'autres abandonnent leur souhait de thérapie triadique durant la psychothérapie;
4) certaines cliniques du genre ont des taux d'abandon élevés non expliqués; et
5) le pourcentage de personnes qui ne bénéficient pas de la thérapie triadique varie de manière significative d'une étude à l'autre. Nombre de personnes atteintes de TIG désireront les trois éléments de la thérapie triadique. De manière typique, la thérapie triadique a lieu dans l'ordre hormones ==> expérience de vie réelle ==> chirurgie ou parfois: expérience de vie réelle ==> hormones ==> chirurgie. Pour certaines femmes biologiques la séquence préférée pourrait être hormones ==> chirurgie de la poitrine ==> expérience de vie réelle. Cependant le diagnostic du TIG incite à la prise en considération d'une variété d'options, une seule d'entre elles est la thérapie triadique. Les cliniciens ont de plus en plus pris conscience que toutes les personnes atteintes de TIG n'ont pas besoin ou ne veulent pas de l’ensemble des trois éléments de la thérapie triadique.

Différences culturelles dans les discordances d'identité de genre à travers le monde.
Même si les études épidémiologiques ont établi qu'un taux de base quant aux troubles de l'identité de genre existait partout à travers le monde, il est vraisemblable que les différences culturelles d'un pays à l'autre modifient les expressions de ces situations. En outre, l'accès au traitement, le coût du traitement, les thérapies offertes et les attitudes sociales envers les personnes discordantes de genre et les professionnels qui prodiguent les soins diffèrent largement d'un endroit à l'autre. Alors que dans la plupart des pays, le franchissement des limites de genre génère la censure morale plutôt que la compassion, il y a des exemples frappants de comportement d'alternance de genre (par exemple chez les dirigeants spirituels) qui ne sont pas stigmatisés.


III. Nomenclature des diagnostics

Les cinq éléments de travail clinique.
L'implication professionnelle auprès des patients ayant des troubles de l'identité de genre entraîne chacun des éléments suivants: établissement du diagnostic, psychothérapie, expérience de vie réelle, thérapie hormonale et thérapie chirurgicale. Cette répartition par séquences donne un cadre à l'établissement du diagnostic.

(...)

Le DSM-IV.
En 1994, le Comité du DSM-IV a remplacé le diagnostic de Transsexualisme par Trouble de l'identité de genre. Selon leur âge, ceux qui avaient une forte et persistante identification trans-genre et un inconfort persistant dans leur sexe ou un sentiment d'inadéquation dans le rôle lié au genre de ce sexe devaient être diagnostiquées comme atteintes d'un Trouble de l'identité de genre de l'enfance (302.6), Adolescence ou âge Adulte (302.85). Pour les personnes qui ne répondaient pas à ces critères, Trouble de l'Identité de Genre Non Autrement Spécifié (TIGNAS) devait être utilisé. Cette catégorie comprenait une variété d'individus, ceux qui désiraient seulement une castration ou une pénectomie sans développement de la poitrine, ceux qui voulaient la thérapie hormonale et la mastectomie sans reconstruction génitale, ceux de condition congénitale intersexe, ceux s'étant travestis de manière éphémère et en relation avec le stress et ceux avec une ambivalence considérable à abandonner leur statut lié au genre. Les patients diagnostiqués atteints d’un TIG et TIGNAS devait être sous-classifiés en fonction de leur orientation sexuelle; attirés par les hommes, attirés par les femmes, les deux ou aucun. Cette sous-classification avait pour objet d'aider à déterminer si, avec le temps, des individus d'une orientation sexuelle ou d'une autre enregistraient de meilleurs résultats en utilisant une approche thérapeutique particulière; elle n'était pas destinée à influer sur les décisions de traitement.
Entre la publication du DSM-III et celle du DSM-IV, le terme “transgenre” a commencé à être utilisé de diverses façons. Certains l'employaient pour désigner ceux qui avaient des identités de genre inusitées de manière libre de valeur — cela est sans connotation de psychopathologie. Des gens utilisaient le terme de manière informelle pour désigner toute personne avec tout type de problème d'identité de genre. Transgenre n'est pas un diagnostic formel, mais des professionnels et des membres du public l'ont trouvé plus facile à utiliser que TIGNAS qui est un diagnostic formel.

(...)

Les troubles de l'identité de genre sont-ils des troubles mentaux?
Pour être qualifier de trouble mental, un modèle comportemental doit avoir pour résultat un handicap d'adaptation important pour la personne ou causer des souffrances mentales personnelles. Le DSM-IV et la CIM-10 ont défini des centaines de troubles mentaux qui varient en apparition, pathogenèse, incapacité fonctionnelle et curabilité. La désignation des troubles de l'identité de genre comme un trouble mental ne donne pas permission pour autant de stigmatiser ou de priver de leurs droits civils les patients concernés par les TIG. L'utilisation d'un diagnostic formel est souvent important pour offrir une assistance, garantir une couverture par l'assurance santé, et orienter la recherche pour assurer des futurs traitements plus performants.


IV. Le professionnel de santé mentale

(...)


V. Evaluation et traitement des enfants et adolescents

(...)


VI. Psychotérapie des adultes

Une observation de base.
Un grand nombre d'adultes avec des troubles de l'identité de genre trouvent des moyens confortables, efficaces de vivre qui n'impliquent pas tous les composants de la séquence de traitement triadique. Alors que certaines personnes se débrouillent elles-mêmes pour faire cela, la psychothérapie peut être très utile pour provoquer la découverte et les processus de maturation qui permettent un bien-être avec soi.

La psychothérapie n'est pas une condition absolue pour la thérapie triadique.
Tous les patients adultes ayant un TIG n'ont pas besoin d'une psychothérapie en vue de commencer le test de vie réelle, les hormones ou la chirurgie. Les programmes individuels varient dans la mesure où ils ressentent un besoin de psychothérapie. Quand l'évaluation initiale du professionnel de la santé conduit à la recommandation d'une psychothérapie, le clinicien devrait spécifier les objectifs du traitement, et estimer sa fréquence et sa durée. Il n'y a pas de nombre plancher de séances psychothérapiques requis préalablement à la thérapie hormonale, l'expérience de vie réelle, ou la chirurgie pour trois raisons:
1) les patients diffèrent en leur aptitude à atteindre des objectifs similaires dans un temps spécifié;
2) un nombre minimum de séances tend à être interprété comme un obstacle qui décourage la véritable opportunité d'un développement personnel;
3) le professionnel de santé mentale peut être un soutien important pour le patient durant toutes les phases de la transition.
Les programmes individuels peuvent fixer des critères d'admission allant jusqu'à des nombres minimaux de séances ou de mois de psychothérapie. Le professionnel de santé mentale qui procède à l'évaluation initiale n'a pas besoin d'être le psychothérapeute. Si les membres d'une gender team2 ne font pas de psychothérapie, le psychothérapeute doit être informé qu'une lettre décrivant la thérapie du patient pourrait être exigée pour que ce dernier puisse commencer la prochaine phase du traitement.

Objectifs de la psychothérapie.
La psychothérapie procure souvent de l'information sur une série d'options précédemment non prises sérieusement en considération par le patient. Elle souligne la nécessité de fixer des objectifs de vie réalistes pour le travail et les relations, et s'efforce de définir et de soulager les conflits du patient qui ont empêché un mode de vie stable.

(...)


VII. Conditions de la thérapie hormonale pour les adultes

Raisons de la thérapie hormonale.
Les traitements hormonaux trans-sexe jouent un rôle important dans le processus de transition anatomique et psychologique pour les adultes avec des troubles de l'identité de genre correctement sélectionnés. Les hormones sont souvent médicalement nécessaires pour une existence réussie dans le nouveau genre. Elles améliorent la qualité de vie et limite les comorbidités psychiatriques qui accompagnent souvent l'absence de traitement. Quand les médecins administrent des androgènes aux femmes biologiques et des oestrogènes, de la progestérone, et des antiandrogènes aux hommes biologiques, les patients se sentent et apparaissent davantage comme des membres de leur genre préféré.

Critères d'admission.
L'administration d'hormones ne doit pas être entreprise à la légère à cause des risques médicaux et sociaux. Trois critères existent.
1. Etre âgé de 18 ans,
2. Faire la preuve d'une connaissance suffisante quant aux effets médicaux des hormones et à leurs avantages comme à leurs inconvénients en société.
3. Soit avoir:
a. une expérience attestée de vie réelle d'au moins trois mois avant l'administration d'hormones; ou
b. une période de psychothérapie d'une durée spécifiée par le professionnel de santé mentale après l'évaluation initiale (habituellement un minimum de trois mois).
Dans des circonstances particulières, il peut être acceptable de fournir des hormones aux patients qui n'ont pas satisfait au critère 3 — par exemple pour faciliter la dispense d'une thérapie contrôlée utilisant des hormones de qualité avérée, comme une alternative au marché noir ou à l'usage d'hormones incontrôlé.

Critères de préparation.
Trois critères existent:
1. Le patient a eu une consolidation persistante de l'identité de genre durant l'expérience de vie réelle ou la psychothérapie;
2. Le patient a fait des progrès dans la maîtrise d'autres problèmes identifiés conduisant à une santé mentale en amélioration ou stable (Cela implique le contrôle satisfaisant de problèmes tels que la sociopathie, l'abus de stupéfiants, la psychose et les tendances suicidaires);
3. Le patient va vraisemblablement prendre des hormones de manière responsable.

Les hormones peuvent-elles être administrées à ceux qui ne veulent pas de chirurgie ou d'expérience de vie réelle?
Oui, mais après diagnostic et psychothérapie avec un professionnel de santé qualifié respectant les normes minimales énumérées ci-dessus. La thérapie hormonale peut procurer un confort significatif aux patients qui ne souhaitent pas vivre dans le sexe opposé ou subir d'intervention chirurgicale, ou qui n'y sont pas aptes. Chez certains patients, la seule thérapie hormonale peut procurer un soulagement symptomatique suffisant pour rendre inutile le besoin de vie dans le sexe opposé ou la chirurgie.

(...)


VIII. Effets de la thérapie hormonale chez les adultes

Les effets physiques maxima des hormones peuvent ne pas être manifestes avant deux ans de traitement continu. L'hérédité limite la réponse des tissus aux hormones et cela ne peut pas être surmonté en augmentant le dosage. Le degré d'efficacité actuellement atteint varie de patient à patient.

Effets désirés des hormones.
Les hommes biologiques traités avec des oestrogènes peuvent espérer de manière réaliste que du traitement il résulte: croissance des seins, redistribution des graisses du corps pour se rapprocher de l'habitus féminin, diminution de carrure pour la partie supérieure du corps, adoucissement de la peau, diminution de la pilosité corporelle, ralentissement ou arrêt de la perte des cheveux, diminution de la fertilité et la taille des testicules, érections moins fréquentes et moins soutenues. La plupart de ces changements sont réversibles, alors que l'hypertrophie mammaire ne s'inversera pas complètement après l'arrêt du traitement.
Les femmes biologiques traitées avec de la testostérone peuvent espérer les changements permanents suivants: mue de la voix vers les graves, hypertrophie clitoridienne, légère atrophie mammaire, accroissement de la pilosité faciale et corporelle et calvitie de type masculin. Les changements réversibles comprennent carrure pour la partie supérieure du corps accrue, le gain de poids, intérêt social et sexuel accru et excitabilité, et graisse de la hanche diminuée.

Effets secondaires potentiellement négatifs.
Les patients avec des problèmes médicaux ou présentant des risques de maladie cardiovasculaire sont plus sujets à subir les conséquences graves ou fatales des traitements hormonaux trans-sexe. Par exemple, l'usage de la cigarette, l'obésité, l'avancement en âge, une maladie du coeur, l'hypertension, les anomalies de la coagulation, la malignité, et certaines anomalies endocrines peuvent accroître les effets secondaires et les risques du traitement hormonal. Par conséquent, certains patients peuvent ne pas être aptes à tolérer les hormones trans-sexe. Cependant, les hormones peuvent présenter des avantages aussi bien que des risques en terme de santé. Les ratios risques-bienfaits doivent être pris en considération en collaboration entre le patient et le médecin prescripteur.
Les effets secondaires chez les hommes biologiques traités avec des oestrogènes et des progestérones peuvent comprendre la propension accrue à la coagulation du sang (thrombose veineuse avec risque d'embolie pulmonaire fatale), le développement de prolactinomes bénins pituitaires, la stérilité, le gain de poids, la labilité émotionnelle, la maladie du foie, la formation de calcul biliaire, la somnolence, l'hypertension, et le diabète sucré.
Les effets secondaires chez les femmes biologiques traitées avec de la testostérone peuvent inclure la stérilité, l'acné, la labilité émotionnelle, l'accroissement du désir sexuel, l'évolution des profils de lipides vers les types masculins qui accroît le risque de maladie cardiovasculaire, la possibilité de développer des tumeurs bénignes ou malignes du foie et des dysfonctionnements hépatiques.

(...)

Réductions des doses d'hormones après la gonadectomie.
Les doses d'oestrogènes chez les patients post-orchidectomie peuvent souvent être réduites de 1/3 à 1/2 et encore entretenir la féminisation. Les réductions de doses de testostérones après l'ovariotomie devraient être envisagées, en tenant compte des risques d'ostéoporose. Des traitements d'entretien à vie sont habituellement requis pour tous les patients trans.

Le mauvais usage des hormones.
Certaines personnes obtiennent des hormones sans prescription par des amis, des membres de la famille, et des pharmacies dans d'autres pays. L'usage d'hormones sans surveillance peut exposer la personne à de plus grands risques médicaux. Des personnes prenant des hormones sous surveillance médicale ont été reconnues comme prenant des doses supplémentaires d'hormones illicitement obtenues sans que leur médecin le sache. Les professionnels de santé mentale et les médecins prescripteurs devraient faire un effort pour encourager le respect des dosages recommandés aux fins de limiter la morbidité. Il est éthique pour les médecins
d'interrompre les traitements des patients qui ne respectent pas les régimes de traitement
prescrits.

Autres avantages potentiels des hormones.
Le traitement hormonal, quand il est médicalement toléré, devrait précéder toute intervention génitale. La satisfaction obtenue par l'effets des hormones consolide l'identité de la personne comme membre du sexe et genre préféré et en outre, renforce la conviction qu'il faut aller de l'avant. L'insatisfaction quant aux effets des hormones peut être le signe d'une ambivalence quant à procéder aux interventions chirurgicales. Chez les hommes biologiques, les hormones seules génèrent souvent un développement adéquat des seins, écartant la nécessité d'une d'augmentation mammaire. Certains patients qui sont traités par les hormones ne désireront pas d'intervention génitale ou autres interventions chirurgicales.

L'emploi des anti-androgènes et thérapies séquentielles.
Les anti-androgènes peuvent être employés comme traitement accessoire chez les hommes biologiques traités aux oestrogènes, sachant qu'ils ne sont pas toujours nécessaires pour obtenir la féminisation. Chez certains patients, les anti-androgènes peuvent supprimer de manière plus complète la production de testostérone, permettant l'emploi d'une dose plus faible d'oestrogène quand des effets secondaires adverses des oestrogènes sont prévus.
La féminisation ne requiert pas de thérapie séquentielle. Les tentatives d'imiter le cycle menstruel en prescrivant une thérapie aux oestrogènes interrompue ou en substituant la progestérone aux oestrogènes pendant une partie du mois ne sont pas nécessaires pour obtenir la féminisation.

(...)


IX. L'expérience de vie réelle

Le fait d'adopter pleinement un rôle de genre nouveau ou évoluant ou une présentation liée au genre dans la vie de tous les jours est reconnue comme l'expérience de vie réelle. L'expérience de vie réelle est essentielle à la transition vers le rôle sexué qui est en harmonie avec l'identité de genre du patient. Alors que changer sa présentation de genre a d'immédiates et profondes conséquences personnelles et sociales, la décision de faire ainsi devrait être précédée par une sensibilisation à ce que les conséquences familiales, professionnelles, interpersonnelles, éducatives, économiques sont susceptibles d'être. Il incombe aux professionnels de discuter de ces conséquences prévisibles avec leurs patients. Le changement de rôle de genre et de présentation peut être un facteur important de discrimination dans l'emploi, de divorce, de problèmes conjugaux et de la restriction ou de la perte du droit de visite aux enfants. Celles-ci représentent les problèmes de la réalité externe auxquels il doit être fait face pour un succès dans la nouvelle présentation de genre. Ces conséquences peuvent être très différentes de ce que le patient imaginait avant d'entreprendre les expériences de vie réelle. Cependant, tous les changements ne sont pas négatifs.

(...)


X. Chirurgie

La réassignation génitale est efficace et indiquée médicalement en cas de TIG sévère.
Chez les personnes diagnostiquées transsexuelles ou atteinte de TIG sévère, la chirurgie de réassignation génitale, associée à la thérapie hormonale et l'expérience de vie réelle est un traitement qui a prouvé son efficacité. Un tel traitement, quand il est prescrit ou recommandé par des praticiens qualifiés, est médicalement indiqué et médicalement nécessaire. La réassignation sexuelle n'est pas “expérimentale”, “d'investigation”, “facultative”, “cosmétique”, ou optionnelle en tous sens. Elle constitue un traitement très efficace et approprié du transsexualisme et des TIG sévères.

Comment aborder les questions éthiques concernant la chirurgie de réassignation.
Nombre de personnes, y compris certains professionnels de la santé, font objection à la chirurgie pour TIG en partant de principes éthiques. Dans la pratique chirurgicale ordinaire, les tissus pathologiques sont enlevés afin de restaurer les fonctions perturbées, ou des modifications sont apportées aux traits du corps pour améliorer l'image que le patient a de luimême. Pour ceux qui objectent à la chirurgie de réassignation génitale, ces conditions ne sont pas censées se présenter quand on opère des personnes ayant des troubles de l'identité de genre. Il est important que les professionnels traitant avec des patients présentant des troubles de l'identité de genre se sentent à l'aise avec la modification de structures anatomiquement normales. Afin de comprendre comment la chirurgie peut soulager le malaise psychologique des patients diagnostiqués présentant des troubles de l'identité de genre, les professionnels doivent écouter ces patients quand ils racontent l’histoire de leur vie avec ses difficultés. La résistance contre la pratique de la chirurgie en partant du principe éthique que “surtout ne blessez pas” devrait être respectée, discutée, et avoir été l'occasion d'apprendre des patients eux-mêmes sur la détresse psychologique présentant des troubles sévères de l'identité de genre.
Il est contraire à l'éthique de refuser toute possibilité ou admissibilité à la chirurgie de réassignation ou à la thérapie hormonale seulement sur la base de la séropositivité à des infections d'origine sanguines telles que le HIV, ou l'hépatite B ou C, etc.

(...)


XI. Chirurgie des seins

L'augmentation ou l'ablation des seins sont des opérations communes, faciles à obtenir par le grand public pour une variété d'indications. Les raisons de ces opérations vont des indications cosmétiques au cancer. Bien que l'apparence est sans aucun doute importante comme caractéristique sexuelle secondaire, la taille ou la présence des seins ne participent pas à la définition juridique du sexe et du genre et ne sont pas importantes pour la reproduction. La pratique des opérations du sein devrait être envisagée avec la même réserve que le commencement d'une thérapie hormonale. Toutes deux produisent des changements relativement irréversibles du corps.
L'approche pour les patients hommes vers femme est différente de celle pour les patients femme vers homme. Pour les patients femme vers homme, une mastectomie est habituellement la première chirurgie pratiquée pour une évolution réussie vers l'aspect masculin; et pour certains patients, c'est la seule chirurgie entreprise. Quand le volume de tissu mammaire à réséquer requiert la résection de la peau, une cicatrice va en résulter et le patient devrait en être informé. Les patients femme vers homme peuvent avoir la chirurgie en même temps qu'ils commencent les hormones. Pour les patients homme vers femme, l'augmentation mammaire peut être pratiquée si le médecin prescrivant les hormones et le chirurgien ont justifié que le développement des seins après avoir suivi le traitement hormonal pendant 18 mois n'est pas suffisant pour se sentir à l'aise dans le rôle social lié au genre.


XII. Chirurgie génitale

Critères d'admissibilité.
Ces critères minimaux d'admission pour les différentes chirurgies génitales s'appliquent de manière égale aux hommes et femmes biologiques demandant la chirurgie génitale. Ils sont:
1. L'âge légal de la majorité dans le pays du patient;
2. Habituellement 12 mois de thérapie hormonale continue pour celles et ceux sans contre indication (voir ci-dessous, “La chirurgie peut-elle être pratiquée sans hormones et l'expérience de vie réelle”);
3. 12 mois d'expérience continue de vie réelle à plein temps réussie. Les périodes de retour au genre d'origine peuvent indiquer l'indécision quant à continuer et ne devraient généralement pas être utilisées pour satisfaire à ce critère;
4. Si demandée par le professionnel de santé mentale, participation sérieuse et régulière à une psychothérapie durant l'expérience de vie réelle, selon une fréquence déterminée conjointement par le patient et le professionnel de santé mentale. La psychothérapie en tant que telle n'est pas un critère absolu d'admission à la chirurgie;
5. Connaissance démontrable du coût, des durées d'hospitalisation requises, des éventuelles complications et des conditions de réadaptation post-chirurgicale pour les diverses approches chirurgicales;
6. Information sur différents chirurgiens compétents.

Critères de préparation.
Les critères de préparation comprennent:
1. Progrès démontrable dans la consolidation de son identité de genre;
2. Progrès démontrable dans le traitement des problèmes de travail, de famille et dans les questions interpersonnelles ayant pour résultat un bien meilleur état de santé mentale (cela implique un contrôle satisfaisant des problèmes tels que sociopathie, abus de stupéfiants, psychose, tendances suicidaires, par exemple).

La chirurgie peut-elle être dispensée sans les hormones et l'expérience de vie réelle?
Nulle personne ne peut subir la chirurgie génitale sans satisfaire aux critères d'admission. La chirurgie génitale est un traitement pour un trouble de l'identité de genre diagnostiqué, et devrait être entreprise seulement après une évaluation soigneuse. La chirurgie génitale n'est pas un droit qui peut être accordé sur requête. Les SDS prévoient une approche individuelle pour chaque patient, mais cela ne signifie pas que les directives générales, qui spécifient un traitement consistant en évaluation diagnostique, éventuelle psychothérapie, hormones, et expérience de vie réelle, puisse être ignoré. Cependant, si une personne a vécu de manière convaincante comme un membre du genre préféré pendant une longue période et est jugée en bonne santé psychologique après une période requise de psychothérapie, il n'y pas de raison inhérente à ce qu'il ou elle doive prendre des hormones avant la chirurgie génitale.

Conditions sous lesquelles la chirurgie peut intervenir.
Les traitements chirurgicaux génitaux des personnes diagnostiquées comme présentant untrouble de l'identité de genre ne sont pas seulement un autre ensemble d'interventions facultatives. Les interventions facultatives typiques impliquent seulement un contrat sous seing privé à consentement mutuel entre un patient et un chirurgien. Les opérations génitales des personnes diagnostiquées comme présentant un TIG doivent être entreprises seulement après une évaluation exhaustive par un professionnel de santé mentale qualifié. La chirurgie génitale peut être pratiquée une fois qu'un justificatif écrit certifiant qu'une évaluation exhaustive est intervenue et que la personne a satisfait aux critères d'admission et de préparation. En suivant cette procédure, le professionnel de santé mentale, le chirurgien et le patient partagent la responsabilité de la décision de procéder à des changements irréversibles au corps.

(...)


XIII. Suivi post-transition

Le suivi postopératoire à long terme est encouragé en ce qu'il est un des facteurs associés à un bon résultat psychosocial. Le suivi est important pour la santé anatomique et médicale du patient ainsi que pour la connaissance du chirurgien sur les bienfaits et limites de la chirurgie. Le suivi à long terme avec le chirurgien est recommandé chez tous les patients pour assurer un résultat chirurgical optimum. Les chirurgiens qui opèrent les patients qui viennent de loin devraient inclure des suivis personnels dans leur protocole de soins et tenter d'assurer un suivi post soins abordable, local, à long terme dans la région géographique du patient. Les patients postopératoires s'excluent aussi parfois eux-mêmes du suivi avec le médecin prescrivant les hormones, ne reconnaissant pas que ces médecins sont les plus à même de prévenir, diagnostiquer et traiter les maladies possibles à long terme qui sont propres aux patients traités par les hormones et la chirurgie. Les patients postopératoires devraient subir des examens médicaux réguliers suivant les lignes de conduite recommandées pour leur âge. La nécessité de suivi s'étend au professionnel de santé mentale qui, ayant passé une plus longue période avec le patient que tout autre professionnel, est dans une excellente position pour aider dans tous problèmes d'adaptation postopératoire.


Traduit pour le Groupe Activiste Trans’ (GAT) par:
Marlène MEGES, Alana CAMUS HOLLAND, Tom REUCHER.
En cas de doute sur cette traduction, seule la version originale anglaise fait foi.
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Ce document a été proposé par : Abigael


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