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Message non luPosté: 17 Oct 2008 15:44 
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Extrait de publications de John Money ( période 1972-1975). Ancien, souvent du déjà vu mais je vous présente le texte intégral..pour suivre le fil de l’auteur.

(Première partie)


Le phénomène du transsexualisme bouleverse les notion bien établies sur l’origine et la programmation du dimorphisme sexuel, particulièrement en ce qui concerne le comportement. Si la programmation prénatale des différences comportementales selon le sexe n’est pas absolue, elle influence toutefois les seuils de stimulus-réponse. A leur tour, les facteurs sociaux, postnatals, achèvent la programmation différentielle du dimorphisme sexuel, spécialement des rôles codés selon l’appartenance à un sexe ou à l’autre, et à moindre degré des rôles érotiques authentiques de chaque sexe, à travers les principes d’identification et de « complémentation ». Le résultat final est si bien consolidé que le moindre changement, même touchant à des stéréotypes de rôles codés selon le sexe déterminé historiquement, se heurte à une forte résistance.

Le défi du transsexualisme

Dans un monde masculin, les hommes comme les femmes tiennent la supériorité du rôle de l’homme pour un fait acquis. Les uns et les autres sont donc passablement surpris, et les femmes peut-être flattées, quand un homme se « réassigne » du rôle masculin au rôle féminin. Le véritable transsexuel à la morphologie reproductrice et la fécondité d’un sexe, et une aspiration constante au rôle et aux privilèges de l’autre. Cette aspiration peut être vécue avec une telle intensité qu’elle ne souffrira aucun obstacle et ne cédera à aucun assaut de persuasion.
Un décalage si marqué entre l’aspiration et la morphologie est un défi lancé aux croyances et hypothèses habituelles concernant le caractère absolu des différences entre les sexes. Le transsexualisme, en fait, nous force à examiner de nouveau les similarités entre les sexes, au lieu de nous attacher à maximaliser les différences, comme cela s’est traditionnellement fait.

Option et impératif

Personne n’est assez naïf, bien sûr, pour nier une différence entre les sexes, puisque la différence fondamentale dans la fonction reproductrice n’est pas une option, mais bien un impératif. Du moins en sera-t-il ainsi pour l’avenir prévisible, jusqu’au jour où, qui sait, l’ensemble des organes de la reproduction pourra être transplanté d’un sexe à l’autre, ou, pour aller plus loin dans la science-fiction, jusqu’au jour où la reproduction pourra s’accomplir sans la contribution d’un utérus, in vitro, ou dans l’utérus d’un animal « esclave ».
Sauf dans les rares cas où le diagnostic de transsexualisme est associé à un diagnostic su syndrome de Klinefelter (47, XXY) ou d’hermaphrodisme, la reproduction sexuelle du transsexuel n’est pas affectée. Autrement dit, la fécondité du transsexuel concorde avec la morphologie de l’appareil génital. La fonction hormonale des gonades concorde avec la fécondité et la morphologie génitale. Pour être plus précis, la fonction hormonale à la puberté et par la suite, telle qu’on peut actuellement la mesurer, concorde avec la fécondité et la morphologie génitale. Cette seconde formulation est nécessaire, car on n’a pas encore procédé chez les transsexuels à des mesures précises des releasing factors hypothalamiques du cerveau qui contrôle les hormones gonadotropes hypophysaires qui agissent à leur tour sur les hormones sexuelles sécrétées par les gonades.

Programmation hormonale prénatale et seuils

Il n’existe pas non plus de mesures des hormones hypothalamus-hypophysaires libérées au cours de la vie prénatale d’un individu qui deviendra plus tard un transsexuel. Les problèmes techniques que pose la mesure de ces hormones prénatales sont insurmontables à l’heure actuelle; quant au problème logistique que poserait la détection in utero des transsexuels en ébauche, il n’est tout simplement pas concevable. Pourtant, c’est précisément sur le fonctionnement hormonal prénatal que l’on a besoin d’informations, car on sait par les études animales que le fonctionnement hormonal prénatal influence bel et bien certaines voies sexuellement dimorphismes (c’est-à-dire différentes selon le sexe) dans le cerveau. En outre, les études cliniques de l’hermaphrodisme humain suggèrent que les principes neuro-hormonaux mis à jour dans les expérimentations animales s’appliquent aussi au dimorphisme sexuel du développement prénatal humain.
Dans l’état actuel de nos connaissances, la meilleure façon de conceptualiser ce dimorphisme fonctionnel, contrôlé par les hormones, de la différenciation du cerveau humain n’est pas de le faire en termes absolus de mâle ou femelle, mais bien plutôt en termes relatifs de gradient ou de seuil. En d’autres termes, le comportement qui est habituellement catégorisé comme sexuellement dimorphisme est en réalité mixte, mais aussi différent selon le sexe dans son seuil de stimulus-réponse, à l’exception des impératifs sexuellement dimorphismes, a savoir, fécondation chez l’homme et menstruation, gestation, lactation chez la femme.
Les types de comportement mixtes, mais dimorphismes pour le seuil, n’ont pas été systématiquement répertoriés. Il se peut qu’il y ait en plus un seuil dimorphisme de réponse aux stimuli érotiques visuels, en particulier, si on considère que la réponse masculine à un stimulus érotique visuel est plutôt de prendre l’initiative.
Toutefois, il n’existe aucune étude définitive de ce phénomène particulier qui permette de trancher la question dans un sens ou dans l’autre.

Le principe d’Adam et Ève

Toutes les données de l’observation empirique suggèrent que les seuils de dimorphisme sexuel qui sont programmés au cours de la vie prénatale obéissent à ce que l’on pourrait appeler par aphorisme le principe d’Adam et Ève. Nous entendons par là que la priorité de la nature est de différencier tout embryon viable en Eve. Pour différencier Adam, il faut ajouter quelque chose d’autre.
La substance d’Adam est au début un facteur non identifié qui incite le tissu embryonnaire neutre à se différencier en un testicule embryonnaire au lieu d’un ovaire. Puis la substance d’Adam est une secrétion non identifiée des testicules embryonnaires, seulement connue comme substance inhibitrice des canaux de Müller. Elle empêche les canaux de Müller embryonnaires de se développer en utérus et trompes de Fallope. Simultanément, les testicules embryonnaires sécrètent l’autre substance d’Adam, l’androgène, l’hormone mâle. L‘hormone mâle programme la masculinsation des canaux masculins internes et de l’équipement génital externe indifférencié qui, en l’absence du principe d’Adam, deviendra féminin.
Le principe d’Adam commande et contrôle non seulement la différenciation des organes génitaux externes, mais aussi au seuil du cerveau. Ces manifestations du principe d’Adam/Ève au niveau des seuils, toutefois, ne prédéterminent pas ma masculinité/féminité de la différenciation comportementale ultérieure. En d’autres termes, elles ne prédéterminent pas une identité et un rôle d’un genre spécifique selon le sexe. Elles inscrivent plutôt une prédisposition ou une tendance qui modulera l’orientation vers Adam ou Ève de la différenciation comportementale postnatale.
Dans le cas de transsexualisme de l’homme vers la femme, on est peut-être en présence d’une insuffisance du principe d’Adam dont l’histoire fœtale n’a pas été décelée. Si tel était le cas, l’insuffisance en soi ne pourrait être responsable du développement ultérieur du transsexualisme, mais elle aura formée un substrat auquel plus tard les influences socio-environnementales donneront ou non la forme du transsexualisme.

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Message non luPosté: 18 Oct 2008 13:21 
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(seconde partie)

Le syndrome surrénogénital

Bien que l’hypothèse d’une hormone prénatale composante du transsexualisme ne puisse encore être vérifiée, nous avons la confirmation d’une hypothèse symétrique. Elle concerne les enfants de sexe féminin génétique et gonadique soumis à un excès de principe d’Adam, c’est-à-dire à un excès androgénique prénatal. Le syndrome particulier dont il est question, le syndrome surrénogénital. Dans cette condition, ce sont les hormones cortico-surrénaliennes du fœtus lui-même qui produisent un excès androgénique. Celui-ci suffit à induire une maculinisation des organes génitaux externe. Dans les cas extrêmes, le tubercule, qui est le précurseur à la fois du clitoris et du pénis, se différencie en un pénis au lieu d’un clitoris. A la naissance, le bébé peut être déclaré de sexe masculin et élevé comme un garçon. Puis en dépit de la discordance du sexe génétique et gonadique féminin, l’enfant grandi comme un garçon du point de vue comportemental et psychologique. Le genre masculin de l’identité et du rôle persiste, même si, à la faveur d’une erreur dans l’organisation endocrinienne, une féminisation vient se produire au moment de la puberté.
Les bébés présentant le syndrome surrénogénital ne sont pas tous déclarés et élevés comme des garçons, car divers symptômes associés amènent parfois un diagnostic néonatal et la décision de donner au bébé le sexe féminin, avec des interventions chirurgicales et hormonales que cela implique. Dans ce cas, tandis que l’ensemble identité/rôle se différencie en genre féminin, il présente une caractéristique assez bien décrite pat le terme de « garçon manqué ». C’est-à-dire que les types de comportements catégorisés obéissent à des seuils de stimulus-réponse plus souvent rencontrés chez les garçons que chez les filles. L caractéristique du « garçon manqué » se rencontre aussi, mais à un degré nettement moindre, chez les filles qui n’ont pas subi de massification fœtale. Il n’y a pas de stigmatisation sociale du garçon manqué dans les mœurs de notre temps.

Concordance prénatale, discordance postnatale

Les exemples que l’on vient de donner du syndrome surrénogénital constituent une expérience de la nature dans laquelle des individus concordants pour l’histoire et le diagnostic prénatals sont discordants pour le sexe assigné et l’identité/rôle du genre.
Ces individus ne sont pas connus pour devenir des transsexuels, qu’ils soient élevés comme des garçons ou comme des filles. Ils démontrent donc de façon concluante que, tandis que le programme sexuellement dimorphisme de la vie prénatale a une certaine influence sur la continuation du programme dans la vie postnatale, ils ne prédéterminent pas la construction finale de l’identité et du rôle au masculin ou au féminin. La construction finale est aussi le produit des informations postnatales fournies par l’environnement social.

Rôle de chaque sexe et rôles codés selon le sexe.

Les informations postnatales peuvent avoir un certain effet sur ce qu’on pourrait appeler les rôles « authentiques » de chaque sexe, c’est-à-dire ces rôles qui relèvent des pratiques érotiques et des organes sexuels. Par contre, leur effet est total sur les rôles « codés » selon le sexe. Les rôles codés selon le sexe sont ceux qui sont habituellement attribués aux gens selon l’anatomie de leurs organes génitaux, alors qu’ils n’ont aucun rapport essentiel avec ces organes ou, tout au plus, qu’un rapport tangentiel et dérivé. Il n’y a pas par exemple aucun fondement sexuel à un certain nombre de coutumes sexuellement dimorphismes concernant le travail, le jeu, la toilette, les droits civiques, dont beaucoup sont une question de domination et de subordination, non de sexe.

Identification et complémentation.

La programmation postnatale du dimorphisme sexuel d’identité et de rôle s’opère selon le principe d’identification et de complémentation. Les deux impliquent un apprentissage - l’identification en copiant et imitant un modèle de même sexe, et la complémentation en renvoyant ses propres réponses aux stimuli d’un modèle de l’autre sexe. Dans les deux cas, les parents seront vraisemblablement les modèles primitifs, bien que ce ne soit pas la règle inévitable et exclusive. Dans les deux cas, l’apprentissage se fait selon les contingences ordinaires de la récompense qui encourage et de la punition qui décourage.

Deux schémas cérébraux

L’apprentissage comporte l’encodage des informations dans le cerveau. L’identification et la complémentation comportent chacune l’encodage de leurs schémas respectifs dans le cerveau. Le schéma d’identification est celui qui implique: « C’est moi. C’est comme ça que moi et mon sexe faisons ». Le schéma de complémentation implique: « C’est ce que je dois attendre de l’autre sexe, et ce à quoi je dois réagir. C’est comme ça qu’ils font. »
Les contenus et les frontières de chaque schéma se différencient dans la plupart des individus avec des délimitations bien nettes. Il en va ainsi quelle que soit l’étendue arbitraire de la zone mixte d’expériences et de réponses humaines communes qui ne sont pas codées selon le sexe, et quel que soit l’arbitraire du contenu de ce qui est traditionnellement codé selon le sexe, en toute époque et tout lieu.

Transposition.

La transposition identité-complémentarité caractéristique du travestisme étant épisodique, elle fournit un enseignement spectaculaire, car elle permet à l’observateur de percevoir à plusieurs reprises l’alternance des deux schémas d’une façon totalement manifeste, et convaincante. Non seulement l’individu a deux garde-robes, mais aussi deux noms et deux personnalités. Il y a aussi deux identités et deux complémentarité alternatives, chacune étant stéréotypée de façon typiquement exagérées. Dans le transsexualisme, on voit la même adhésion à des stéréotypes, mais la transposition des deux schémas, qui est complète, totale, devient permanente et fixe. Une telle totalité n’existe pas dans l’homosexualité ou le bisexualité, qui peuvent se manifester seulement dans les transpositions érotiques, et non pas professionnelles ou autres, des deux schémas d’identité et de complémentarité. Les transpositions les moins complètes, c’est-à-dire les plus insignifiantes, des deux schémas sont non érotiques. Elles concernent le travail, le statut légal, les loisirs, la toilette et les manières, c’est-à-dire des rôles codés selon le sexe.

Libération

Bien que les rôles codés selon le sexe n’implique pas le sexe érotique ni les parties génitales, ils deviennent si profondément enracinés comme constituants de l’identité du genre que la menace de leur décodage par rapport au sexe est pour beaucoup de gens aussi dangereuse et insoutenable que si les rôles authentique de leur sexe étaient eux-mêmes menacés. En fait, ils réagissent comme si leur même était en jeu, et comme si l’issue pouvait être leur métamorphose en bisexuel, homosexuel, travesti ou transsexuel.
C’est pour cela que la libération de l’un et l’autre sexe se heurte à une telle résistance. C’est aussi pour cela qu’il est difficile d’établir les principes d’une véritable science de la féminologie.



Notes: John Money, Professeur de psychologie médicale et professeur associé en pédiatrie. Département de psychiatrie et de pédiatrie, John Hopkins University School, Baltimore, Maryland.

« Ablatio penis; normal male infant sex-réassigne as a girl ». Archives of Sexual Behavior, 1975, 4, p. 65-70
« Man and Woman; Boy and Girl » Baltimore, Johns Hopkins University press. 1972.
« Behavioral sexology: ten cases of genetic male intersexuality with impaired prénatal and pubertal androgenization ». Archives of Sexual Behavior, 1974, 3, p. 181-205.

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