Le forum I - TRANS - Transgenre et Transsexualité | Transidentité - Infos et Rencontres

Bonjour,

Je suis nouvelle et je tiens d'abord à vous remercier de nous offrir la possibilité de mieux connaître notre particularité grâce aux témoignages publiés sur ce forum.

Vous constatez que je parle au féminin. Je suis cette partie féminine qui vit, brimée, dans le corps d'un homme aux cheveux gris-blancs. Au fil des ans, j'ai tenté à plusieurs reprises, chaque fois avec un peu plus de fermeté, de forcer le passage pour pouvoir m'affirmer. Chaque fois, la résistance de cet homme s'affaiblissait, mais il a tout de même réussi à me frustrer et à me forcer à l'hibernation.

Depuis 2 ans, je redouble mes efforts et, récemment, il a dû avouer à sa femme que je m'étais réveillée et que je réclamais ma place, pour m'épanouir et vivre au grand jour.
Maintenant, il craque. Il laisse pousser ses cheveux, veut se faire épiler au laser, lifter, percer les oreilles, hormoner et porter les vêtements que je désire. Mon bonheur semble à portée de main...

Il y a une quinzaine d'années, sa femme était tolérante et relativement complice, mais maintenant, elle refuse. D'abord, elle a "épousé un homme", même si nous n'avons plus de rapports depuis 15 ans. Et surtout, nous avons un enfant (adoptif) de 7 ans que j'aime plus que tout et que je veux préserver de toute perturbation.

Alors voilà le problème : Isabelle veut absolument s'épanouir et LUI ne veut absolument pas mettre en péril sa petite famille.

La question est donc celle-ci : est-il possible de guérir ?

Merci de votre aide.
Isabelle

Ton dilemne Isabelle n'est pas rare
J'ai entendu souvent des copines partagées entre ce genre de cri interieur et des responsabilités sociales ou familiales contradictoires.
Il n'y a evidemment pas de reponse standard
Et je setrai betasse de te dire "Y a qu'a" ou "faudrais que"
Mais ce qui est a mon avis a eviter c'est autant la culpabilisation que l'etiquetage de ce que tu vis comme etant une maladie, un vice ou je ne sais quoi de negatif.

Nous vivons tous et toutes des difficultés, nous devons tous et toutes gerer des dilemnes, des choix, des acrobaties existentielles.
Ton epouse prefera je pense te savoir avoir ce genre d'orientation que d'etre cocue par un quelconque macho collectionneur compulsif de slip feminin
Elle prefera peut etre accepter cette difference là que de devoir accepter une vraie maladie grave ou un homme malhonnete.

Si tu a fait ce qu'il fallait pour preserver ce qui devait l'etre
Et si ce qui est le pire pour toi aujourd'hui se produit, il est bon aussi de relativiser et d'accepter la realité

Les crises debouchent souvent sur du meilleur

Essayez de rencontrer d'autre couple qui vivent bien cette specifité
Si tu te sent pas predestinée a te transsexualiser ca sert pas a grand chose que ton enfant le sache

Tu a droit tout comme lui a tes jardins secrets

bises

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«Ce qu'il y a de plus profond dans l'homme c'est la peau.» [ Paul Valéry ]
«Courage is contagious» [ Julian Assange - WikiLeaks ]
«L’homme ne doit pas tenter de dissiper l’ambiguïté de son être mais au contraire accepter de la réaliser.» [ Simone de Beauvoir ]

Comme le dit Nadya, la rencontre avec d'autres couples est tres importante, la particularité transidenditaire n'est pas isolée chez un couple, une famille…
Le forum que j'ai créé, dédié aux familles et amis aide notamment les épouses à y voir plus clair !
Voir le lien sur http://www.transsexualite.com

ou si tu le souhaite Isabelle par mp ou mail.

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Isa²
www.transsexualite.com

Merci infiniment de vos messages sympathiques.

Je dois vous raconter quelque chose d'extraordinaire qui est arrivé hier soir.

Au moment du coucher, notre fils de 7 ans nous prend souvent dans ses bras et nous serre ensemble contre lui en nous faisant de grandes déclarations d'amour. C'est un moment très émouvant que nous aimons particulièrement.

Il caresse nos cheveux et, tout à coup, alors que nous n'avons jamais parlé de mes projets en sa présence, il se met à énumérer ce que je dois faire (attention, c'est incroyable...)

- Papa, tu dois laisser pousser tes cheveux comme maman,
- et aussi faire des mèches,
- et prendre la petite graine pour faire pousser les nénés,
- et cacher les couillettes à l'intérieur,
- et avoir des poils comme maman (je m'épile complètement et elle partiellement !)
- et mettre de la peinture sur les ongles et sur les yeux,
- et aussi augmenter tes fesses,
- et avoir des petits pieds comme maman.

Nous étions morts de rire !
Moi, Isabelle, j'étais folle de joie !!!
Est-ce un signe du destin ? Le même jour, à 14.00, je publie sur ce forum mon souci de ne pas perturber mon fils et le même soir, c'est lui qui me délivre de ce souci.

Mais il n'a pas parlé des habits !

Y a-t-il eu de la communication non-verbale qui l'aurait préparé ?
Son subconscient connaît-il déjà mes projets ?
La vérité sort-elle bien de la bouche des enfants ?

la réponse est simple. Les enfants sentent le non-dit, ils ont une sensibilité qui va au delà du visible. Ce qu'il faut faire avec les enfants c'est de ne pas les tromper et donner progressivement des explications par petites touches. On s'aperçoit souvent qu'ils savent déjà ce qu'on essaye de leur expliquer.

Kikoo Isabelle,

Tu écris:

Mais la réponse est relativement très simple et doit te sauter aux yeux:
Isabelle a gagnée et elle est en plus mauvaise comédienne. Elle voulait tellement naître qu'elle en a oublié son texte. Résultat le petiot n'est quand même pas idiot pour avoir deviner.
Conclusion: Si je dois mettre en scène une pièce de théatre, en aucun cas j'engagerai Isabelle, quelle piètre comédienne!

Enfin, bienvenue à Isabelle et mes condoléances pour cet homme si lâchement abandonné, quoiqu'il avait quand même usurpé ton identité de genre, mais celà doit être pardonnable.


Bises

Cathy

Bonjour Cami,

Tu dis: Sauf si tu fais tout pour cacher la vérité, et celà n'est pas facile mais possible.

Celà dépends du choix que tu as fait, et si justement tu te confortes dans ta décision, à toi d'assumer cette décision sans bavure.

Mais c'est vrai tout n'est pas si facile selon les individualités et le caractère de chacun(e). On peut très bien ne pas savoir s'assumer pour soi mais être sans faille pour assumer ses responsabilités vis à vis des autres.

Bises

Cathy

Cathyff:"
Les enfants sentent le non-dit, ils ont une sensibilité qui va au delà du visible.
Sauf si tu fais tout pour cacher la vérité, et celà n'est pas facile mais possible. "

C'est vrai que les enfants sont intuitifs! On s'en rend compte dans la vie de tous les jours mais comme tu le dis, Cathy, ce n'est pas une constante immuable, surtout si tu t'es efforcée de n'en laisser paraître que le moins possible.

Je ne suis pas mal placée pour illustrer ton post puisque je viens de le vivre avec mon épouse toute cette semaine et je précise en plus que mes enfants (grands, c'est vrai) savaient que j'avais des difficultés de genre depuis longtemps.

Avec mon épouse nous avons décidé de mettre au clair la procédure que j'avais entreprise et les conséquences qui en découleraient.
Bien qu'au courant, ils n'avaient pas intégré la puissance de ce que je vivais pensant qu'un travestissement de temps en temps voire régulier me suffisait.
Je ne te dis pas le tolé général.

Paradoxalement, ce n'est pas le futur qui les dérange le plus, mais toutes ces années d'enfance où ils ont eu un père "normal" au cours desquelles ils ont ressenti des malaises sans pouvoir les cibler vraiment.
Bien évidemment tous les petits (et gros) conflits de l'adolescence remontent avec une grosse proportions naturelle du conflit de générations.

Pourtant il y a 20 ans que je ne cache pour ainsi dire plus rien, mais ma dernière à la maison n'a rien voulu entendre d'abord ou reçevoir ensuite des multiples explications que j'ai tenté maintes fois de lui donner.
Parce que dans leur concept (de la génération d'avant) le binarisme était totalement intégré et ils ne pouvaient pas voir ce qui sortait de la norme!

Ils n'ont rien vu dans leur petite enfance parce que je ne leur ai pas laissé voir, de fait maintenant ils sont forcés de s'interroger sur mon jeu de cette époque.
Pas facile du tout!

Ce que j'écris n'est pas une généralité mais ce que je vis, moi!
Michèle

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L'action vaut mieux que l'intention

Merci à vous toutes, Amies.
Vous me donnez le réconfort que j'attendais.

J'avoue que j'avais déjà la conviction que la "guérison" n'était qu'illusion.
Combien de fois ai-je tout jeté pour tout recommencer quelques mois plus tard ?
J'ai vécu, comme Michèle, une période de conversion qui m'a éloignée de mes perturbations pendant un peu plus de 3 ans. Mais j'ai replongé encore plus fort qu'avant.

Maintenant, j'ai vraiment envie de rattrapper le temps perdu !

J'ai une relation extraordinaire avec mon fils et je ne veux prendre aucun risque de le perturber. Ma femme comprend mon état, mais ne veut pas y adhérer. Je vais donc devoir progresser sur la pointe des pieds et plutôt en dehors du domicile conjugal.

Je me sens proche de vous...

On guérit d'une maladie, non d'un état d'âme et d'un sentiment identitaire. Ce type d'ambiguité que nous vivons vient d'une prédisposition génétique (inné), il est amplifié par la culture (l'acquis) et est conditionné par le regard des autres, le regard social et le regard qu'on jette sur soi à travers soi. Cela dure toute une vie. La femme, les enfants et les petits-enfants n'y peuvent rien. C'est comme ça. J'en sais quelque chose puisque la soixantaine s'amène. Même si ma compagne de toute une vie ne s'en chagrine pas (elle m'aurait aimé si j'avais été l'homme éléphant, me dit-elle), le malaise persiste sans relâche et tout ce que nous pouvons espérer c'est de trouver un espace où il y a un certain confort, ce qui n'est pas donné.

Comment trouver un équilibre où tout est possible ? Je cherche encore et c'est toujours aussi difficile aujourd'hui qu'il y a quarante ans. Dans le problème que nous vivons, le trouble identitaire se perd dans la pulsion masculine, ce qui n'est pas sans amplifier le sentiment de mal être. J'ai appris cependant qu'il y a une partie d'impossible qu'il nous faut accepter, et qu'il faut apprendre à se contenter, se fixer un seuil pour éviter de sombrer.

Tête et buste de femme avec un corps de lion. Il ne nous manque que les ailes pour être spynx. J'imagine que celui qui a conçu cette oeuvre antique, était, en son temps, ce que nous sommes. Ni l'une ni l'autre ; simplement différents (es).

C'est vrai, ce n'est pas une maladie, c'est un état.
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas envie de guérir, mais de trouver
mon épanouissement dans la progression vers ce que je
veux être.

Je me sens si bien en femme !

Isabelle