Le forum I - TRANS - Transgenre et Transsexualité | Transidentité - Infos et Rencontres

bonjour à toutes,
j'ai fait une apparition à noel,
je réapparais maintenant
et je soulève à ce propos le délicat statut des transgenres qui progressent
en pointillés car en catimini de tous.
Pas idéal il est vrai,
mais c'est parfois la seule voie.
et cela rejoint un débat déjà abordé maintes fois
du suivi médical imparfait, voire inexistant!

je précise que je suis déjà agée, et que tout en ne pouvant attendre sans rien faire un meilleur futur (je serai peut-être morte avant d'y arriver), je ne peux encore tout lacher de mon existence actuelle.

Je vais bientot feter 3 ans d'oestrogel, et 3 mois de progestogel.

J'aimerais beaucoup partager avec celles qui seraient dans mon cas de quinqua solitaire.

Sur le plan pratique, j'aimerais bien quelques infos sur les endroits où l'on peut se faire supprimer la pomme d'adam (j'ai aussi posé cette question dans un autre sujet) et sur les modalités de cette intervention (est-ce dangereux et combien de temps est-elle décelable aux yeux des autres?)


Merci à toutes pour vos réponses,
Angelline

Je suis quinca transgenre (hormonée mais pas opérée). Pas facile, il est vrai, mais essentiel ce passage. Moi, depuis le 1er janvier, c'est terminé les pointillés. Cela fait maintenant deux ans que je prends des hormones, les mêmes que vous, un must. Je ne suis cependant pas solitaire, mais je l'ai été longtemps et je comprends votre situation. Notre jeune temps n'était pas le bon, mais il y a encore de belles années devant nous. Il suffit d'être prudente et tout devrait bien aller.

J'aimerais savoir de vous, qui avez trois ans d'expérience et le même âge que moi, ce que vous ressentez, physiquement (douleurs ou malaises), de l'estrogel ?

Aurore Boréale

Bonjour Angelline
Tu souleve un point tres important, j'espere que tu aura beaucoup de reponse car elles serviraient aussi l'interet commun de beaucoup.
Pour etre pratique l'opé sur la glotte d'Adam a ete pratiquée par par pas mal de copines je pense qu'elles se manifesteront. J'ai moi meme une proche amie qui sort tout juste de son opé, de retour parmi nous elle pourra te joindre ou temoigner

A part ca n'oublie pas que l'esperance de vie augmente fortement en occident
qu'une dame de 65 ans, je crois a porté, un enfant en Italie et qu'a 75 ans on est a actuellement une morveuse ou un minot

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[quote="Aurore Boréale"]Je suis quinca transgenre (hormonée mais pas opérée). Pas facile, il est vrai, mais essentiel ce passage. Moi, depuis le 1er janvier, c'est terminé les pointillés. Cela fait maintenant deux ans que je prends des hormones, les mêmes que vous, un must. Je ne suis cependant pas solitaire, mais je l'ai été longtemps et je comprends votre situation. Notre jeune temps n'était pas le bon, mais il y a encore de belles années devant nous. Il suffit d'être prudente et tout devrait bien aller.

J'aimerais savoir de vous, qui avez trois ans d'expérience et le même âge que moi, ce que vous ressentez, physiquement (douleurs ou malaises), de l'estrogel ?

Aurore Boréale[/quote]

bonjour aurore,

au sujet de mon expérience des effets perceptibles de la prise d'hormones (irrégulière) je dirais que c'est globalement indolore (quelques pointes dans un sein de temps en temps), et que les malaises sont liés le plus souvent à des surdosages (le coeur tape, il peut y avoir des arythmies passagères, qui effraient un peu, et cela conduit à surajouter de l'anxiété dans le malaise). Les malaises les plus gênants sont nocturnes, pour ma part, ils sont d'autant plus présents qu'il y a eu un bon diner avant, mais on sait bien que l'on dort mal si l'on mange trop, hormones ou pas.
Il y a quand meme aussi quelques troubles gastro-intestinaux, sur lesquels je n'attarderai pas ici (c'est pourtant le plus grand inconfort que je connaisse).
Mais cette relative absence de difficultés au quotidien ne signifie hélas pas absence d'évolutions dommageables du coté des effets non perceptibles directement.

A.

le problème soulevé est en effet important pour nous, d'âge mur, qui n'avons pas eu la chance d'avoir accès à une information réelle sur la transexualité (ni à des moyens médicaux équivalents à ce qui existe aujourd'hui).
J'ai l'impression que quelques unes d'entre vous sont dans un cas similaire au mien: avoir vécu en masquant sa transexualité pendant longtemps mais en ayant la chance de se contruire une vie de qualité. Ma femme me reproche aujourd'hui (sans trop d'acrimonie) d'avoir tenu son rôle de femme auprès de nos deux filles et elle n'a pas tort. Résultat, je suis très proche de mes filles. En plus de cela, j'ai une vie conjuguale, sociale et professionnelle très satisfaisante. C'est un cocon précieux ou un carcan abominable suivant l'angle d'où on le regarde. En tous cas, cela rend mon évolution encore plus difficile.

J'évolue péniblement entre un désir profond d'une évolution complète et une peur de perdre trop de ce que j'ai construit. C'est sûrement plus confortable que de n'avoir rien à perdre. Cela rend d'autant plus incompréhensible que le désir de transition est irrépressible et finit toujours par m'entraîner plus loin. Peut être est-ce la leçon que nous pouvons apporter aux plus jeunes: quelle que soit la façon dont on mène sa vie, si on est transexuel, le désir de transition ne fait qu'augmenter au cours du temps de la même façon que la frustration de ne pas l'avoir fait.

Que c'est compliqué!

Jade

Il serait intéressant, dans ce fil de discussion quinca et plus, qu'on puisse se parler et s'informer de nos propre expériences personnelles. Histoire de s'entraider.

Au niveau de l'hormonothérapie, je sens, quant à moi, un inconfort au niveau de la musculature, surtout au niveau des épaules et des avant-bras. Pour les seins, je suis très sensible, surtout au niveau du mamelon, mais j'imagine que c'est l'effet jeune-fille car le corps se donne des formes qu'il aurait dû se donner au début de l'adolescence. Je prends de l'estrogel entre une pression et deux par jour, et je tente d'être à l'écoute de mon corps pour éviter les ennuis. Parfois, je me laisse une journée ou deux de répit, quand je sens un certain inconfort.

Vous parlez, Angéline, « d'évolutions dommageables du coté des effets non perceptibles directement. » Qu'entendez-cous par là ?

J'imagine que celles de notre âge, celles qui ont tant désiré cet avénement alors que les temps ne s'y prêtaient pas, sont torturées, à maints égards, entre la nécessité de l'hormonothérapie et la crainte d'un accident plus ou moins important. Donnez-nous votre avis. Les médecins, sauf exception, n'ont défininitivement pas la formation pour nous informer adéquatement. Ils sont soit prisonniers de leurs préjugés soit inexpérimentés en la matière.

Aurore Boréale

pardon aurore pour cette phrase alambiquée,
qui voulait seulement dire que ce n'est pas parce que l'on se sent à peu près bien, que l'organisme n'est pas déjà en train de dysfonctionner au quotidien, taux de ceci, dosage de cela, déséquilibres en tous .. genres, etc.
C'est comme cette histoire de chute du 50eme étage, où l'on se dit au long du trajet "jusque là je vais bien / tout va bien".

Bon je m'arrête pour ne pas amener de la morosité dans ces pages, et je retiens l'idée de pouvoir mieux se connaitre, entre personnes de meme age "mûr", ce que j'avais d'ailleurs tenté de susciter dans l'une de mes premières interventions.

J'avais introduit cette quête par un questionnement sur les TG "primaires" et "secondaires". Les secondaires, à mon sens, c'est nous.

Bises
Angelline

La métaphore est terrifiante. Je suis rassurée ! Je viens de chuter du trentième !...

Aurore

je n'ai pas de problèmes actuellement dus à mon traitement hormonal (50 mg d'androcur et 3 mg de progynova). Oui, des tétons et une poitrine très sensibles mais je pense que c'est normal.
Parfois des sueurs la nuit mais là aussi, je pense que c'est inévitable. Je viens de faire un examen du sang très complet, et il est parfait. Evidemment, je ne suis qu'au 7 ème mois.

Jade

Et avez-vous, Jade, de l'inconfort aux muscles des avants-bras, pas des malaises mais des inconforts ? Car nous savons que les hormones interviennent par tout le corps.

Aurore

rien de perceptible jusqu'à présent. Je vais du sport (de l'aérobic), qui est demandant pour le coeur et les muscles de tout le corps, sans problèmes jusqu'à présent.
Mon incofort est limité à quelques bouffées de chaleur, ce qui ne me dérange pas trop.

Jade

Pour ce qui me concerne j'en suis maintenant à mon 8ième mois d'hormonothérapie. Avant je prenais 2X2mg de progynova + 2 pressions d'oestrogel + dutastéride un jour sur 2. Je prends actuellement 4 pressions d'oestrogel par jour + de la progestérone naturelle à 100mg. Je pense que je vais tester le régime de Nadya (protocole hormonal cyclique) car, bien qu'aucune recherche n'ait encore accrédité ce système pour nous, il est tout de même plus proche du fonctionnement de la femme cisgenre. Reste à calculer la variation des dosages le plus finement possible (voir recherche "protocole hormonal cyclique" de Nadya)

Pour ce qui est du ressenti suite à l'hormonothérapie, il faut distinguer les effets psychiques des effets physiologiques. Sur le plan physiologique: tension variable au niveau des seins, tétons qui parfois donnent l'impression de "pétiller" surtout en soirée, affinement de la peau qui devient aussi moins grasse (problème de sécheresse : je comprends maintenant pourquoi certaines femmes s'enduisent le corps de crème hydratante), fragilisation des ongles (la progestérone va améliorer ce problème), moins de chute de cheveux, redistribution des graisses (moins de bedon et plus de hanche et de cuisse), visage plus arrondi, poils du corps plus clairsemés et plus fins, tension légèrement en hausse, légère prise de poids mais je surveille mon régime.

Sur le plan sexuel : la peau est plus sensible au toucher et l'orgasme est ressenti dans tout le corps, mais de façon plus douce, plus diffuse.

C'est sur le plan psychique qu'il est plus difficile de déceler les changements. Ce que j'ai constaté à ce jour : éradication définitive des fantasmes dès le démarrage de l'hormonothérapie, plus grande sérénité, impression de devenir plus "terre-à-terre" moi qui était un "pur imaginatif". Impression d'avoir une volonté moins téméraire moins entreprenante, mais plus continue qu'auparavant. Suite au prochain épisode

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Ma vie en rose, si j'ose ! (et si possible sans les épines)

Bonjour à toutes,

je vois que cette conversation se poursuit, tant mieux,

Aurore vous vous inquiétez "d'inconfort"
(Et avez-vous, Jade, de l'inconfort aux muscles des avants-bras, pas des malaises mais des inconforts ? Car nous savons que les hormones interviennent par tout le corps),

je ne suis pas sure de bien comprendre,
mais j'ai moi aussi connu des inconforts multiples et variés
notamment à la fin de journées un peu fatigantes,
une fois couchée (seule) au moment de s'endormir: des lourdeurs dans les bras, que j'interprétais comme des problemes de circulation
liés à un excès d'oestrogènes (j'ai toujours tendance à surdoser, pour compenser des périodes "sans").
J'ai souvent été amenée à prendre de l'aspirine de manière préventive, lorsque ces lourdeurs déclenchaient une certaine inquiétude en moi, mais je suis de naturel inquiet.
Voilà qui peut etre utile si vos inconforts ressemblent à ceux-là!
A.

Bonjour Angelline.
Mes problèmes se sont dissipés. Avec l'hiver. Je crois qu'il s'agit là de symptômes dus à la féminisation du corps doublé d'une inactivité physique. Le tout s'explique notamment par l'âge (fin cinquantaine) et, plus spécifiquement, par l'hiver trop rude chez nous, à Chicoutimi, pour la marche en plein air. Vous comprendrez qu'à - 35 degrés, de janvier à mars, et par des vents polaires de 50 km heure en moyenne, on sort peu et on marche moins.

Le tout est rentré dans l'ordre à l'arrivée d'avril, avec le réchauffement du mercure (- 15, pour nous, c'est le confort) et la reprise de la marche à pied entre les deux rives du Saguenay. Aujourd'hui, dimanche 5 mai, il fait -2 au petit matin, et on prévoit 15 degrés pour cet après-midi. La Floride quoi !

Aurore de la Boréalie québécoise

P.-S. Je suis d'accord avec vous, il ne faut pas trop pousser sur les hormones.